1. Accueil
  2. Santé
  3. Société
  4. Hôpital

Bientôt la fin des fresques sexuelles en salles de garde ?

Le gouvernement demande aux hôpitaux de retirer les fresques à caractère pornographique ou sexiste dans les salles de garde. Ces fresques "carabines" font polémique depuis plusieurs années.

Mathieu Pourvendier avec AFP
Rédigé le
En 2015, une fresque de Clermont-Ferrand mimant un viol collectif entre super-héros avait suscité une polémique, avant d'être effacée  —  Shutterstock

Les murs de certains hôpitaux ont besoin de peinture fraiche. Les hôpitaux qui affichent des fresques à caractère pornographique ou sexiste dans les salles de garde vont devoir les retirer, selon une instruction ministérielle que l'AFP s'est procurée mercredi 25 janvier.      

Tolérance zéro face aux violences

Cette décision s'inscrit dans le cadre de la "politique de tolérance zéro" affichée face aux "violences morales ou sexuelles à l'encontre des étudiants en santé", fait valoir cette instruction de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS).

La note, datée du 17 janvier et révélée par le site d'information Hospimedia, souligne que "plusieurs contentieux clos ou en cours" ont visé des fresques. Saisi en référé par l'association Osez le féminisme au nom de la "dignité des femmes", le tribunal administratif de Toulouse a ainsi ordonné en décembre 2021 le retrait de certaines décorations des salles de garde du CHU de la ville.

En 2015, une fresque de Clermont-Ferrand mimant un viol collectif entre super-héros avait suscité une polémique, avant d'être effacée.

Une absence de consensus

Depuis, des hôpitaux ont spontanément retiré ou modifié des peintures murales, "parfois dans un climat d'opposition des internes", écrit le document ministériel.      

Aujourd'hui encore, une partie des "carabins" (étudiants en médecine) demeurent attachés à des représentations grivoises et grotesques relevant d'une tradition dont l'origine et la signification sont décrites dans plusieurs ouvrages. Et il subsiste des "fresques carabines" à caractère sexuel dans certains établissements.    

Constatant une absence de consensus sur le sujet, le ministère de la Santé et de la Prévention demande aux hôpitaux concernés d'"organiser le retrait de l'ensemble des fresques à caractère pornographique et sexiste dans un calendrier qui ménage la concertation" avec les représentants des internes. En cas de désaccord persistant, les agences régionales de santé pourront "imposer" la disparition de ces peintures.

À lire aussi : Les internes en médecine victimes d'un sexisme quotidien

"Nos salles de garde doivent rester des lieux de vies"

Interrogée par l'AFP, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) ne s'oppose pas à ces directives mais souhaite "que des moyens soient débloqués" pour assurer la conservation des fresques présentant un intérêt patrimonial, par exemple dans des musées hospitaliers, comme cela a déjà été fait.     

En outre, "nos salles de garde doivent rester des lieux de vie : il ne faut pas aseptiser ces rares endroits où les internes peuvent exorciser un quotidien pas facile", souligne Olivia Fraigneau, présidente de l'Isni.

Cette représentante appelle surtout les autorités à "se saisir de l'occasion pour enfin rénover les internats et ne plus passer sous silence les conditions désastreuses dans lesquelles on héberge les internes".      

L'actu : internes : des journées surchargées  —  Le Mag de la Santé

Hôpital

Voir plus

Les dernières vidéos

Plus de vidéos

Nos fiches santé

Voir toutes les fiches santé