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Bronchiolite : pourquoi les maternités trient les bébés éligibles au Beyfortus

La campagne de prévention contre la bronchiolite, lancée mi-septembre, rencontre un tel succès que le traitement préventif, le Beyfortus, est en pénurie. Ce qui a conduit plusieurs maternités à établir des listes de bébés prioritaires.

Alexis Llanos
Rédigé le , mis à jour le
En France, 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés chaque année pour bronchiolite sévère.  —  Shutterstock

Il est arrivé sur le marché français en septembre dernier. Le Beyfortus, traitement préventif contre la bronchiolite, est proposé à tous les bébés de mois d'un an depuis le 15 septembre. Problème, les doses manquent déjà moins de deux mois après le lancement de cette campagne et certaines maternités sont contraintes de trier les nourrissons par ordre de priorité, révèle France Inter ce 25 octobre.

Une campagne difficile dès le début

Mais comment expliquer cette pénurie précoce ? Juste avant l'été, la France avait commandé 200 000 doses de Beyfortus, un traitement préventif (et non un vaccin), qui offre aux nourrissons des moyens de défense immunitaire pour leur première saison d'exposition au virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable des bronchiolites. En France, la bronchiolite touche chaque hiver près de 30% des nourrissons de moins de deux ans, soit environ 480 000 cas par an.

Cette campagne contre la bronchiolite a débuté mi-septembre. Mais dès la fin du mois, les autorités sanitaires rencontraient des difficultés. "C'est la première fois qu'on est pris de court comme ça", avait déclaré à l'AFP Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

80% de participation au lieu des 30% prévus

Selon France Inter, le taux de participation à cette campagne est plus élevé que prévu. En effet, en commandant les 200 000 doses, les autorités sanitaires misaient sur 30 % maximum d’adhésion des parents. Mais  après une épidémie saisonnière particulièrement virulente l'hiver dernier, cette campagne a eu plus de succès que prévu auprès des jeunes parents. Résultat, le taux d’adhésion oscille plutôt entre 60 et 80 %.

En conséquence, certaines maternités sont désormais obligées de trier les bébés éligibles au Beyfortus. Les soignants de ces établissements se retrouvent contraints d'appliquer des règles de "surpriorisation" et d'administrer le traitement aux nourrissons les plus fragiles.

À lire aussi : Bronchiolite : comment le Beyfortus protège les bébés dès les premiers jours

Bébés de moins de 2,5 kg, familles précaires...

Une liste de nourrissons “prioritaires” a donc été mise en place. Celle-ci concerne "Les tout-petits [...] de moins de 2,5 kilos, les tout-petits avec des fratries susceptibles d’être infectés, ou encore les bébés de familles qui vivent dans un contexte de précarité, car on sait que dans ces familles, il est plus difficile de respecter les gestes barrières" explique à France Inter Christèle Gras-Le Guen, chargée par le gouvernement d'accompagner le déploiement du Beyfortus sur tout le territoire.

Pour les familles dont les enfants ne figurent pas sur cette liste, "on leur rappelle les gestes barrières” décrit Christèle Gras-Le Guen. “Garder les bébés à l’abri des microbes, ne pas trop les sortir, ou porter un masque quand quelqu’un est malade dans l’entourage".

48 000 doses prévues pour novembre

À ce jour, les doses commandées cet été n’ont pas encore toutes été livrées. Pour le moment, seulement 100 000 doses de Beyfortus 50 mg (pour les plus petits) et 44 700 doses de Beyfrotus 100 mg (pour les enfants de plus de cinq kilos) ont été reçues. Il reste donc 38 000 doses de 50 mg et 10 000 de 100 mg, prévues pour le mois de novembre. "Des volumes qui seront suffisants pour couvrir les besoins des maternités jusqu'en décembre", assure le ministère de la Santé.

Ce dernier serait, selon France Inter, en pleine négociation avec les laboratoires AstraZeneca et Sanofi afin d'obtenir des doses supplémentaires pour tenir tout l'hiver, au cas où l'épidémie durerait au-delà du mois de décembre.

Les services de pédiatrie au bord de l'explosion  —  Le Mag de la Santé - France 5

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