Cancer : les plantes à utiliser sans risque pour soulager les effets secondaires des traitements
Les patients atteints d'un cancer peuvent avoir recours aux plantes pour soulager certains symptômes liés aux traitements. Est-ce une bonne idée ? Charlotte Gaspard, médecin généraliste et spécialiste des plantes, nous cite les précautions à prendre.
Que vaut le recours à la phytothérapie ? Cela dépend. Les plantes peuvent à la fois être des alliées, mais aussi des ennemies, notamment chez les personnes traitées pour un cancer. Certaines soulagent certains symptômes liés aux traitements, notamment les chimiothérapies. En revanche, d’autres plantes peuvent entrer en compétition avec les médicaments prescrits et diminuer leur efficacité, voire compromettre la guérison . Pour rappel, les plantes ne doivent pas se substituer au traitement conventionnel du cancer, mais seulement être un atout pour soulager les symptômes.
Pour connaître les plantes adaptées ou non dans le suivi d’un cancer, votre meilleur allié est le pharmacien hospitalier. Il est le seul à connaitre à la fois les traitements délivrés par votre oncologue et à avoir une formation en phytothérapie.
Quelles sont les plantes sécuritaires ?
Certaines plantes sont utiles pour soulager les symptômes sans effets indésirables ni compétitifs avec les traitements . Pour les troubles digestifs, en cas de ballonnements, flatulences ou spasmes abdominaux, la tisane de mélisse et de fenouil est très apaisante. Elle n'entre pas en compétition avec la grande majorité des chimiothérapies. L'aval d'un cancérologue est nécessaire avant de l'utiliser.
Contre les nausées, la plante reine est le gingembre. À la fois sous forme de tisane mais aussi de comprimés, à prendre la veille de la chimiothérapie ou avant les évènements qui provoquent des nausées comme certains déplacements pour réaliser des examens. L'huile essentielle de gingembre, juste par une ou deux inhalations du flacon, peut aussi permettre de calmer les nausées.
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Quelles plantes contre les troubles du sommeil et l'anxiété ?
La seule plante efficace pour le sommeil et qui soit vraiment sans danger quand elle est prise avec un traitement anticancéreux est le tilleul. Les sommités fleuries sont à utiliser pour faire une tisane, 30 minutes avant le coucher. Il est possible d'utiliser les huiles essentielles pour s’apaiser, comme celle de lavande ou de petit grain bigaradier, en les humant au flacon. Là encore, il est nécessaire de s'adresser à son oncologue pour s'assurer que ce soit sans danger.
Attention en revanche à la valériane, qui a prouvé son efficacité sur les troubles du sommeil et les troubles anxieux, mais qui peut interagir avec certaines thérapies. Il faut toujours faire valider avec son pharmacien hospitalier avant d’en consommer.
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Après les traitements, quelles plantes peuvent aider à la récupération ?
La première solution naturelle intéressante est la propolis, qui n’est pas une plante mais un produit de la ruche issu du travail des abeilles : à la fois de la pollinisation et de la substance qu’elles sécrètent. Elle a fait l’objet d'études sérieuses et elle est même parfois recommandée pendant toute la durée du traitement. Elle aurait des vertus positives sur le système immunitaire et des propriétés anti-oxydantes. Je la recommande entre les cures de chimiothérapie et après la fin du traitement pour plusieurs semaines.
Le desmodium est la seule plante qui soit autorisée par les oncologues en inter-cure, administrée sous forme d'ampoule pour être plus efficace. C'est une plante drainante et réparatrice du foie. Elle permet d’accélérer la régénération des cellules hépatiques : un besoin pour les personnes concernées après tous les traitements ! L'avis d'un professionnel, tel qu'un cancérologue ou un pharmacien hospitalier, est toujours nécessaire avant d'avoir recours à la phytothérapie.