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Ces champignons hallucinogènes peuvent soigner la dépression

La psilocybine, une substance contenue dans les champignons hallucinogènes, serait efficace pour traiter les dépressions associées à la dépendance à l’alcool. On vous explique.

Géraldine Zamansky
Rédigé le
Des champignons hallucinogènes testés contre la dépression  —  Le Mag de la Santé

Des champignons hallucinogènes très petits, de plusieurs formes, qui contiennent tous la même substance aux puissants effets sur le cerveau : la psilocybine.

Dans les années 1960, cette substance a été au cœur de nouvelles thérapies en psychiatrie. Avant d'être complètement interdite dix ans plus tard à cause des usages dangereux de cette substance hallucinogène et de ses cousines, comme le LSD.

Des risques émotionnels importants

Aujourd’hui, les recherches reprennent pour prendre le relais quand les traitements classiques sont en échec. Le premier essai clinique français avec de la psilocybine vient de commencer au CHU de Nîmes. Il concerne les cas de dépression liée à la dépendance à l’alcool.

Ces champignons psychédéliques peuvent faire peur et leurs effets sont variables. Ils peuvent entraîner beaucoup d'émotions, de la colère, de la tristesse, des rires, de la joie, ou encore des souvenirs d'avant qui reviennent.

L’essai clinique est conçu pour les patients qui restent en dépression après avoir réussi leur sevrage. Avec les traitements classiques, ils ont deux fois plus de risques de rechuter. L’espoir est de changer la donne grâce à la psilocybine.

"Un voyage intérieur"

Le patient la reçoit dans une chambre dans des conditions très précisément définies. "Le patient est dans la pénombre, nous, on se positionne de part et d’autre de son lit. Il va rester allongé pendant les six heures, le temps de l'action de la psilocybine qui est essentiellement un voyage intérieur. C'est vraiment quelque chose d'introspectif", explique la docteure Amandine Luquiens, psychiatre au CHU de Nîmes. 

"Plus l'accompagnement est important autour de ces sessions, plus on a préparé le patient, plus il va savoir quoi faire de cette expérience un peu extraordinaire et plus l'effet thérapeutique pourra se mettre en place. Mais surtout moins il y aura d'effets secondaires, notamment de type anxiété extrême qui pourrait être traumatique pour le patient", poursuit la docteure Luquiens.

"Défaire les noeuds" qu'ils ont dans la tête

L’accompagnement a très bien fonctionné pour Raoul qui a réalisé sa première session il y a une semaine, avec des résultats impressionnants.

"J’étais comme un demi-dieu. Au final je me sentais vraiment tout puissant, c'était extraordinaire et j'ai l'impression que mon cerveau fonctionne différemment, une petite étincelle a surgi. On va se remettre en selle et repartir sur de nouvelles bases", confie Raoul.

"Les psychédéliques et en particulier la psilocybine, font pousser les neurones. Les aires du cerveau vont mieux communiquer entre elles et vont trouver des solutions. Finalement, les personnes ressentent que certains conflits, certains nœuds qu'elles ont dans la tête en gros, vont se défaire", illustre la Dre Amandine Luquiens. 

Raoul espère se sentir encore mieux après la seconde session et réussir sa nouvelle vie, sans alcool.

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