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Coloscopie : quand l'hypnose remplace l'anesthésie générale

De plus en plus d’anesthésistes proposent à leurs patients l’hypnose comme alternative à l’anesthésie générale pour certaines interventions chirurgicales. C’est le cas à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris.

Delphine Renault
Rédigé le
Coloscopie : de l'hypnose pour éviter l'anesthésie générale  —  Magazine de la Santé - France 5

Depuis plus d’un an, Jean-Philippe ne cesse de reporter un examen de coloscopie qu’il doit faire sous anesthésie générale, une prise en charge très angoissante. 

L'hypnose une alternative à l'anesthésie générale

"L'entrée dans la salle d’opération sur cette table en fer, donne l’impression d’arriver dans une morgue. C’est un film d’horreur. Par rapport aux souvenirs que j’ai des précédentes anesthésies que j’ai pu faire, c’est cette impression de perdre pied en fait, de mourir, d’essayer de se raccrocher et de ne pas avoir le pouvoir de rester conscient, la sensation est très désagréable et j’e n'avais pas du tout envie pour un examen de faire une anesthésie complète", explique Jean-Philippe Guillemain, 58 ans.

S’il accepte enfin de faire cette coloscopie, c’est parce que l’anesthésiste lui a proposé une alternative. Il sera sous hypnose, il n’aura aucune anesthésie générale, ni sédation.

"On avait discuté ensemble au préalable de l’hypnose et de comment ça allait se dérouler. Est-ce que vous avez un lieu où vous vous sentez particulièrement bien et vous souhaitez vous évader ?", demande le Dr Marie-Charlotte Desmaizières, anesthésiste au groupe hospitalier Saint-Joseph.  

"L'idée de m’imaginer dans l’eau me détend", confie Jean-Philippe.

Le médecin va donc orienter son discours autour du monde aquatique, un espace de bien-être pour Jean-Philippe. Quelques instants avant que la gastro-entérologue commence son exploration, l’anesthésiste plonge Jean-Philippe dans un état d’hypnose et de légèreté grâce à une image. 

Soulager les maux avec les mots

L’examen est intrusif et peut se révéler douloureux. Mais sous hypnose, Jean-Philippe reste calme et paisible. Tout au long de l’intervention, l’anesthésiste murmure à son oreille des situations le plaçant dans un autre univers bien loin du bloc opératoire.  

L’anesthésiste, attentive à l’examen, adapte son discours lorsqu’une biopsie est réalisée. 
"À certains moments, on sait que ça va être un peu plus désagréable, un peu plus douloureux, on peut donc intégrer dans le discours hypnotique comme de petites embuches. S'il est dans l’eau, une vague qui vient un peu plus fort qu’une autre. Ce mouvement qu’il vit dans son imaginaire, va aider à vivre plus facilement le moment qui va être comme une épreuve dans l’examen", confie le Dr Marie-Charlotte Desmaizières.

Aucun effet secondaire

Après 40 minutes d’examen, l’anesthésiste sort Jean-Philippe de son état d’hypnose. Le réveil est serein. 

"La sensation que j’ai eu plus que d’être dans l’eau, était une sensation de lévitation. C’était très agréable et du coup je ne percevais pas exactement ce qui se passait, par moment, des sortes de pressions mais c’était très, très supportable en fait", explique Jean-Philippe.

Jean-Philippe va pouvoir quitter rapidement l’hôpital sans aucun effet secondaire. L’hypnose peut-être aussi utilisée en accompagnement d’une anesthésie générale, pour diminuer les traitements et l’anxiété des patients. 

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