Commencer la pilule à l'adolescence augmenterait le risque de dépression de 130%
Une vaste étude a établi le lien entre la prise de pilules contraceptives combinées et un risque de dépression plus élevé. Les adolescentes sont particulièrement touchées.
Combien de femmes ont-elles été touchées par une dépression liée à la prise de pilules contraceptives ? D’après une vaste étude suédoise menée sur 264 000 femmes, celles qui ont commencé à prendre des pilules contraceptives œstroprogestatives (aussi appelées pilules "combinées") pendant leur adolescence présentent un risque de dépression 130 % plus élevé.
Plus "réceptives aux changements hormonaux"
Chez les utilisatrices adultes, ce taux atteint 92 %. "La forte influence des pilules contraceptives sur les adolescentes peut être attribuée aux changements hormonaux causés par la puberté", explique Thérèse Johansson, du Département d'immunologie, de génétique et de pathologie de l'Université d'Uppsala en Suède qui a mené cette étude, dans un communiqué de presse.
"Les femmes de ce groupe d'âge ont déjà connu d'importants changements hormonaux. Elles peuvent donc être plus réceptives non seulement aux changements hormonaux, mais aussi à d'autres expériences de vie."
À lire aussi : Stérilet hormonal et dépression, quel est le lien ?
Troubles du sommeil et de l'alimentation
Cette nouvelle étude, publiée dans la revue Epidemiology and Psychiatric Sciences, s'ajoute à des recherches antérieures qui ont établi un lien entre l'utilisation de contraceptifs oraux et la dépression, comme le rappelle le New York Post.
En 2016, un rapport publié dans la revue JAMA Psychiatry révélait que l'utilisation de contraceptifs hormonaux était souvent associée à une utilisation ultérieure d'antidépresseurs sur ordonnance ou à un diagnostic de dépression.
Une autre étude a révélé en 2019 que les adolescentes de 16 ans prenant des contraceptifs oraux étaient plus sujettes à des problèmes de sommeil et de troubles alimentaires que les adolescentes du même âge qui n'en utilisaient pas.
Doit-on arrêter d'utiliser la pilule ?
Malgré ces risques, les auteurs de l'étude suédoise publiée lundi 12 juin ont souligné que les pilules contraceptives combinées sont une excellente option pour de nombreuses femmes. "Les pilules contraceptives permettent aux femmes d'éviter les grossesses non planifiées et elles peuvent également prévenir les maladies affectant les femmes, notamment le cancer de l'ovaire et le cancer de l'utérus", a ajouté Thérèse Johansson.
Si la pilule reste un moyen de contraception très répandu en France et dans le monde, il existe néanmoins d’autres méthodes contraceptives. Stérilet, implant, patch ou encore anneau vaginal, retrouvez le moyen de contraception qui vous convient le mieux sur la plateforme de Santé publique France choisirsacontraception.fr