Comment fonctionne l'Andro-switch, l'anneau contraceptif pour hommes ?
L'anneau de contraception masculine Andro-switch n’est pas officiellement en vente, mais il séduit déjà quelques adeptes. Quel est son principe ? Quelle est son efficacité ? Comment se le procurer ? Reportage.
Si certains restent sceptiques face à l'anneau de contraception, d’autres se sont laissés tenter. Nicolas est passé à l’anneau il y a six mois. Un moyen de contraception qui convient parfaitement à son couple.
"Au début, c'est vrai qu’on le sent, mais très vite, on finit par l’oublier et à force, je ne saurais pas dire si je l’ai ou pas en ce moment même. Il faut le porter 15 h par jour, je le mets le matin et je l’enlève le soir tout simplement", explique Nicolas, 28 ans.
Faire grimper la température des testicules
Ce dispositif permet pour la première fois à Muriel, sa compagne, de ne plus être en charge de sa contraception. "Le fait que je ne me contracepte pas, mais que ce soit Nicolas, est toujours un étonnement pour mes proches, et puis après vient la curiosité pour en savoir plus sur cette méthode", explique-t-elle.
Grâce au précieux anneau, le nombre de spermatozoïdes de Nicolas est passé de 30 millions à 1 million par millilitre d’éjaculat. Lorsque le pénis et la peau du scrotum sont insérés dans l’anneau, celui-ci va faire remonter les testicules dans le pubis, bien au chaud à 37 °C. C'est une température à laquelle la spermatogénèse n’est plus possible.
Pas de certification européenne
"Ça peut être un dispositif intéressant, on a des études sur l’hyperthermie, les patients en ont envie, c'est quelque chose qui est réversible, relativement écologique, qui n'utilise pas d’hormones, c'est dans l’air du temps" reconnaît la Dre Charlotte Methorst, urologue au centre hospitalier des Quatre Villes. "Le problème aujourd'hui de ce dispositif, c'est qu'il n'est pas certifié aux normes européennes", avertit-elle.
C'est tout le problème, car sans cette certification, l’anneau n’est pas considéré comme un dispositif médical et ne peut pas être vendu, du moins officiellement. Depuis un peu plus d’un an, Maxime Labrit, l’inventeur de l’Andro-switch, travaille sur son homologation avec l’aide d’une coopérative dédiée à la contraception masculine.
"Il faut faire deux choses qui sont complémentaires, la première, c'est un dossier réglementaire sur la sécurité en tant que fabrication du dispositif pour que ce soit propre et le plus tracé possible, ce qui se comprend tout à fait. La seconde partie du dossier, est une approche plus scientifique et plus clinique", explique Maxime Labrit, inventeur de l'Andro-Switch.
Bientôt des essais cliniques ?
Pour cela, il va falloir trouver de l’argent : entre 700 000 et un million d’euros nécessaires pour financer ces essais cliniques. Pour y parvenir, rien de tel qu’un peu de visibilité. Sur la scène de la Maroquinerie, les Psychotic Monks donnent un concert. Deux des membres du groupe portent le fameux anneau. Celui-ci s’est même invité sur la pochette de leur album.
"L’idée est d'essayer de sensibiliser les gens au fait que ce soit très simple à mettre et à porter et qu'on peut tout faire avec, même un concert", confie Martin, membre des Psychotic Monks. Côté bar, un stand dédié à l’anneau et au slip chauffant a même été installé. De quoi donner envie de rejoindre la communauté de l’anneau.