Comment l'Ozempic fait maigrir et pourquoi c'est dangereux
Depuis plusieurs mois, l'Ozempic, un médicament antidiabétique, est détourné de son usage pour perdre du poids. Mais comment fonctionne-t-il ? Et à quels risques expose-t-il ? On fait le point.
Alerte sur l’Ozempic, cet antidiabétique détourné de son usage pour perdre du poids. Le 1er mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonçait que ce médicament allait faire l’objet d’une "surveillance renforcée" et rappelait qu'il devait être réservé aux diabétiques.
Une perte de poids de 6 à 15%
Le sémaglutide, commercialisé sous le nom d’Ozempic, fait en effet fureur sur les réseaux sociaux. De plus en plus de personnes se l’injectent pour maigrir et diffusent ensuite les vidéos sur internet. Sur TikTok, le mot-clé #Ozempic culmine à plus de 500 millions de vues. Et après avoir déferlé sur les États-Unis et l'Australie, le phénomène commence à arriver en France. Et cela pourrait, selon les autorités de santé, engendrer des tensions d’approvisionnement. D'autant qu'il est très simple d'utilisation puisqu'il se présente sous la forme d'un stylo injectable.
Mais comment ça marche ? "Le sémaglutide a deux effets : le premier sur le diabète, puisqu'il stimule le pancréas à sécréter de l'insuline, et le second sur le poids, puisqu'il coupe l'appétit sur une longue durée et diminue donc l'apport calorique" nous explique la Docteure Diana Kadouch, médecin endocrinologue et nutritionniste à l’hôpital Bichat à Paris. Ainsi, selon les études, l'Ozempic utilisé pendant un an permet de perdre "6 à 15% du poids initial".
Pancréatite, malaises, infections...
Mais attention, il s'agit d'un traitement médical qui a des effets secondaires. "Il ralentit la vidange gastrique, occasionnant des pesanteurs, des nausées, des vomissements voire des malaises" note d'abord la docteure Kadouch. Mais ce n'est pas tout : "on a aussi des cas de pancréatite ou d'infection de la vésicule biliaire..."
Si l'Ozempic est réservé aux diabétiques, la molécule existe aussi sous un autre nom : le Wegovy, réservé quant à lui aux personnes obèses qui souffrent de complications liées à leur obésité.
À ce jour, "il n'est pas accessible au grand public" rappelle la spécialiste, et son usage est aujourd'hui exclusivement réservé aux centres spécialisés dans le traitement de l'obésité.
Ces deux médicaments, aux risques non négligeables sur la santé, disposent d'indications très claires qui doivent être strictement respectées et leur usage doit toujours être encadré par un médecin.