Comment opère-t-on des calculs salivaires ?
Lorsque le canal salivaire rétrécit, on parle de sténose. Il peut aussi se boucher et empêcher la bonne circulation de la salive à cause d'un calcul. La glande devient alors douloureuse et une intervention chirurgicale est nécessaire.
Douleurs de l'évacuation de la salive
Dans moins d’une heure, Cédric Mazzaschi, 23 ans, va passer au bloc opératoire. L'objectif, est de retirer un calcul qui s’est formé dans le canal de l’une de ses glandes salivaires.
Le calcul n’a beau mesurer que 5 mm, il gène considérablement l’évacuation de la salive dans la bouche. Depuis six ans, les symptômes de Cédric sont de plus en plus gênants. "Dès que je mange des choses acides, du citron, du vinaigre, la glande salivaire se mettait à gonfler et ça faisait mal", explique le jeune homme.
Préserver la glande salivaire
Le chirurgien va retirer ce calcul tout en préservant la glande submandibulaire. Le patient est endormi sous anesthésie générale. La première étape consiste à localiser le calcul à l'aide d'un endoscope relié à une caméra.
"On est rentré dans le conduit submandibulaire, on voit que la salive n’est pas claire, il y a des dépôts, des choses qui flottent. Cela signe une inflammation chronique… On progresse dans ce canal, et malheureusement on voit une sténose, le conduit est rétréci et on devine le petit calcul… Il y en a même deux ", précise le Pr Sébastien Vergez, chirurgien cervico-facial au CHU de Toulouse.
Pour attraper ces deux calculs, le chirurgien introduit une sonde d’à peine 2 mm équipée d’une sorte de panier qui se déploie.
"Il faut qu’on arrive à capturer le calcul avec des petits mouvements pour le faire entrer dans le panier… On l’a mais comme on le redoutait ça ne passe pas. Si on force, on arrache le canal, on va rouvrir la sonde", indique le Pr Sébastien Vergez.
Risque de lésion du nerf lingual
L’équipe doit trouver une autre solution. Le chirurgien introduit cette fois un petit ballonnet à l’endroit du rétrécissement pour essayer de dilater le canal. C'est une nouvelle tentative avec le filet et un nouvel échec.
Le calcul ne passe pas par la sténose, il va donc falloir passer à la dernière alternative qui consiste à inciser le plancher buccal pour aller le chercher.
Le chirurgien veille à bien isoler le nerf lingual pour ne pas risquer de le léser.
Une prise en charge innovante
"J’ai le nerf en visuel, ce nerf est responsable de la sensibilité au chaud, au froid et à la douleur, en gros c’est la sensibilité de la langue. Les calculs sont justes ici, je vois les deux, j’ouvre le canal, voici le premier et le deuxième", montre le Pr Sébastien Vergez.
Après une heure passée au bloc opératoire et quelques points de suture, Cédric est enfin débarrassé de ces deux calculs. Il pourra rentrer chez lui dans la journée et devra privilégier des repas mous pendant un jour ou deux.