Comment opère-t-on un prolapsus ?
La promonto-fixation est une technique chirurgicale qui permet de traiter un prolapsus. L'intervention se déroule par voie cœlioscopique sans ouverture large de l’abdomen.
Au bloc opératoire de l'hôpital Européen Georges Pompidou, une patiente de 70 ans souffre d’un prolapsus. Après avoir envisagé d’autres traitements, la décision a été prise de l’opérer.
"Son prolapsus est assez important avec une boule extrériorisée au niveau du vagin. Cette boule correspond à la phase postérieure de sa vessie et à son col de l’utérus", constate le Dr Sophie Hurel, urologue à l'hôpital européen Georges Pompidou.
Une opération par assistance robotique
Pour éviter que ces organes ne descendent, l’urologue va installer une prothèse pour les maintenir dans l’abdomen.
"C’est un matériel totalement inerte qui n'est pas élastique. La partie antérieure va venir sur la partie antérieure du vagin. On va ensuite passer la prothèse dans les paramètres et la concavité sacrée et on va fixer la partie postérieure au niveau du sacrum", précise le Dr Sophie Hurel.
Cette opération se déroule sous coelioscopie, avec assistance robotique. Pour cela, l’urologue commence par installer les trocarts dans lesquels sont introduits les instruments et la caméra.
Grace à ses 4 bras, le robot va permettre d’opérer avec plus de précision. La chirurgienne le pilote depuis une console. Elle commence par diriger ses instruments vers l’arrière du bassin, au niveau du sacrum.
Une prothèse en polypropylène
“On va disséquer ce qu’on appelle le promontoire, c’est un os très solide sur lequel on va venir se fixer à la fin de l’intervention.", commente le Dr Sophie Hurel.
L’urologue dissèque le long de ce ligament jusque dans le pelvis, afin d’atteindre le prolapsus situé chez la patiente au niveau de la vessie et de l’utérus. Elle va ouvrir le péritoine situé entre l’utérus et la vessie.
Elle libère très progressivement cet espace pour pouvoir poser la prothèse et la fixer sur la face antérieure du vagin. La plaque est en polypropylène, c’est le seul matériel qui est actuellement utilisé et autorisé. Elle est fixée avec des fils non résorbables.
Une fois l'extrémité antérieure de la prothèse fixée, l’urologue la déroule à travers les espaces préalablement libérés, jusqu’à atteindre le promontoire et fixer l’autre extrémité.
Une technologie mini-invasive
La chirurgienne referme ensuite le péritoine pour couvrir la prothèse. Au bout d'une heure, l’opération est terminée. La patiente sortira le lendemain.
"Elle aura des laxatifs parce tout est réalisé avec du fil donc il ne faut pas trop pousser, le temps que les tissus cicatrisent. Il faut également ne pas faire de sport pendant 2 mois. Elle verra les bénéfices de la chirurgie dès son premier lever, elle verra que plus rien ne descend", conclut le Dr Sophie Hurel.
Pour éviter une récidive, la patiente devra continuer à surveiller son alimentation et pratiquer une activité physique régulière.