Contamination, irradiation... les travailleurs des centrales nucléaires sont-ils bien protégés ?
6 nouveaux réacteurs de type EPR verront le jour d’ici 2035 en France. Pour les faire tourner, EDF embauche massivement. Il faut donc former en urgence du personnel avec au programme, l'apprentissage des protocoles et l'utilisation du matériel de base, sans cacher les risques sur la santé.
C'est le deuxième jour de formation pour ces stagiaires, soudeurs, électriciens ou ingénieurs. Tous ces futurs travailleurs du nucléaire vont apprendre à adopter les bons gestes dans les zones à risque d’une centrale.
Une zone à risque
Chaque stagiaire enfile sa tenue de travail et ne garde que ses sous-vêtements pour accéder au chantier école qui simule l’environnement d’une centrale. Le premier exercice consiste à amener les stagiaires dans une zone à risque potentiellement contaminée.
L’objectif est de leur apprendre à bien s’équiper avec une tenue à usage unique avant de vérifier la radioactivité de la zone.
Contamination, irradiation
Une fois que la zone est contrôlée avec un radiamètre, le stagiaire doit se déshabiller sans transporter de particule à l’extérieur, car les risques sont multiples.
"Vous avez des risques liés à la contamination, pour lesquels, il peut y avoir des particules assimilables à une sorte de poussière. L'autre risque est celui lié à l'irradiation. Cette fois-ci, c'est de la radioactivité qui ne sort pas de la tuyauterie, mais, qui peut être traversante de tout type de matière et de ce fait, irradier un peu à l'instar des rayons cosmiques ou des rayons du soleil. C'est le même phénomène qu'une centrale. C'est de ce second risque dont il va falloir aussi se protéger", confie Damien Gousy, directeur général formation nucléaire.
C'est une sensibilisation sanitaire qui semble rassurer les stagiaires.
"C’est important d’avoir tout le spectre de la contamination, ce que ça peut engendrer sur le corps humain avant d'aller travailler. C'est important d'apprendre quelques notions sur les risques et ne pas envoyer les salariés comme ça, sans connaissance", confie Baptiste Jagodzinski, technologue soudeur.
Des degrés d'exposition et des risques
En cas d’exposition aux radiations, les risques sur la santé sont gradués. À 1,5 gray, des vomissements puis des risques d'infections apparaissent, une fièvre, des risques d'hémorragie avec une hospitalisation nécessaire.
À 5 gray, la dose tue 50 % des personnes. De telles doses ne sont rencontrées que dans des accidents.
"On a déjà fait beaucoup d'études et on s'est aperçu que si on respectait certaines limites d'exposition, il y a très peu de chances pour que vous soyez impacté et qu'il y ait des conséquences sur votre santé", conclut Logan Wissocq, formateur nucléaire Socotec.
Le secteur du nucléaire s’apprête à recruter 30 000 nouveaux travailleurs dans les 15 prochaines années.