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Coupe du Monde de rugby et alcool, quels sont les risques ?

L’alcool est souvent associé aux événements sportifs et le mondial de Rugby 2023 ne fait pas exception. Conduites à risque, actes de violences, addiction... les risques sont nombreux, en particulier pour les jeunes.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Mondial de Rugby : L'alcool s'invite à la fête  —  Le Mag de la Santé - France 5

Sur le terrain, les joueurs qui participent à la Coupe du Monde de Rugby profitent de quelques jours de repos... Mais concernant le grand public et les comportements à risque, les associations sont sur le pont, notamment sur le front de l’alcool.

Ce n’est un secret pour personne, l’alcool est fortement associé au plaisir de suivre un événement sportif. On l’associe à la "troisième mi-temps", ce moment festif entre amis. Les verres qui trinquent dans les fan-zones, au bistrot, à la maison, quand on se retrouve pour regarder le match. Et même dans les stades, si les maires accueillant l’événement en ont fait la demande.

Un des sponsors de cette coupe du monde de rugby est même une célèbre bière japonaise.

Deux campagnes de prévention enterrées

Et dans le même temps, Radio France informe que deux campagnes de prévention qui étaient consacrées aux risques de l'alcool pendant les évènements sportifs ont été enterrées par le Ministère de la Santé. L’une devait justement être diffusée pendant la Coupe du Monde. Son slogan : "Ne laissez pas l’alcool vous mettre KO."

La deuxième était prête, mais est restée dans les cartons : “Quand on boit des coups, votre santé prend des coups” annonçait-elle. Les associations pointent la pression des lobbies sur les pouvoirs publics.

À lire aussi : Coupe du monde de rugby : une campagne pour "plaquer le VIH"

Les jeunes, principaux touchés

Et au bout du compte, ce sont les jeunes qui trinquent. Ils sont d'ailleurs la principale cible des alcooliers. “Les jeunes, et notamment les moins de 25 ans, sont plus sensibles à ces incitations à la consommation d’alcool”, informe Indra Seebarun, chargée de plaidoyer à l’association Addiction France.

“Certains jeunes répètent les passages aux urgences suite à des alcoolisations un peu trop importantes”, rapporte le Pr Ludovic Gicquel, pédopsychiatre au centre hospitalier Henri Laborit, à Poitiers. “Il faut aussi rester attentif à ceux qui consomment de l’alcool en dehors du groupe. Ceux-la ne sont plus contenus par le groupe et se mettent en danger”.

De plus, lorsque les jeunes consomment de l’alcool, c’est rarement le verre de vin rouge à table, rappelle Alcool Info Service. Il s'agit plutôt d'ingurgiter au moins six verres en une seule fois, lors d’une occasion ou événement particulier. Pas du vin, d’ailleurs : plutôt de la bière ou des alcools forts.

Conduites à risque et début d'addiction

Évidemment, cela n’est pas sans conséquence pour la santé, comme nous l’explique la Dre Sarah Coscas, addictologue à l’hôpital Paul Brousse à Paris. “On parle souvent de la conduite en état d’ivresse, qui provoque beaucoup d’accidents chez les jeunes. Mais il y a aussi en jeu cette désinhibition, cette recherche de sensations : on est plus détendu, et on peut faire des choses que l’on regrette après, notamment des actes sexuels non protégés ou non consentis ou des accès de violences, des passages à l’acte qu’on aurait pas fait sobre. Et ça peut être une porte d’entrée vers une potentielle addiction, notamment si c’est répété”.

Attention donc à bien dissocier consommation d’alcool et plaisir du sport !

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