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Covid : des opérations déprogrammées et des patients inquiets

Selon les déclarations du ministre de la Santé Olivier Véran, sur 400.000 lits de médecine que comptent les hôpitaux publics aujourd'hui, 20.000 sont déjà occupés par des patients Covid. L'heure est à la déprogrammation d'interventions, un recours qui inquiètent les patients et les médecins.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Roumanie : un bistouri électrique a gravement brûlé une patiente au bloc opératoire.

"Extrêmement préoccupés", c'est le sentiment du moment partagé par des patients et des médecins. En cause, les risques que font peser sur la santé les déprogrammations de soins décidées pour faire face à l'afflux de malades du Covid. Le ministre de la Santé Olivier Véran s'est exprimé sur l'antenne de France Inter évoquant "un mois de janvier difficile à l'hôpital ".

Des déprogrammations de Paris à Marseille

L'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a demandé aux hôpitaux de la région "de déprogrammer le maximum des activités chirurgicales et médicale qui peuvent l'être "dès lundi". Les Hôpitaux de Paris (AP-HP) avaient déjà enjoint à leurs chefs de service mercredi de "limiter l'activité programmée de la semaine prochaine aux prises en charge pour lesquelles un pronostic vital est en jeu, avec le maintien dans la mesure du possible des activités de transplantation". 

Plus de 500 médecins de l'hôpital public de Marseille (AP-HM) ont lancé dans le quotidien La Provence de lundi un appel à la vaccination, soulignant que "pour accueillir les malades du Covid non vaccinés qui affluent actuellement, nous avons dû arrêter presque toute la chirurgie qui n'était pas urgente". "Nous ne pourrons pas soigner d'autres malades qui en ont pourtant besoin", avertissent-ils.   

Les déprogrammations s’accélèrent dans les hôpitaux d’Ile-de-France  —  Magazine de la santé

Pertes de chance et retard de soins

 "La déprogrammation de malades non Covid injustement exposés à des retards de prise en charge et à des pertes de chance ou à des renoncements aux soins (...) nous ramène à une situation déjà connue à plusieurs reprises depuis le début de l'épidémie", se désole la principale fédération de représentants de patients, France Assos Santé, dans une tribune de soutien aux professions de santé rendue publique le 16 décembre.

 Le vice-président de la Fédération française des diabétiques, le Dr Jean-François Thébaut, se dit auprès de l'Agence France Presse "extrêmement préoccupé parce que le diabète dans les services hospitaliers ne fait pas partie des priorités des directions d'établissement". Pose de pompes à insuline, bilans, consultations..., "il y a un retard de prise en charge global" pour une maladie qui touche quatre millions de personnes en France. 

Selon Magali Léo, représentante de l'association Renaloo des malades et greffés du rein, "il semblerait que les transplantations soient préservées mais on sait qu'il y a des tensions sur les greffes à partir de donneurs vivants puisqu'elles peuvent techniquement être plus facilement reportées que des greffes à partir de donneurs décédés". Autre motif d'inquiétude pour Renaloo: "les contaminations massives des donneurs et receveurs peuvent avoir des conséquences massives sur l'accès à la greffe avec des patients qui ne peuvent être ni prélevés ni greffés"

Six présidents d'associations de personnes immunodéprimées (Ellye, Transhépate, France Rein, Vaincre la mucoviscidose, SOS hépatites et Renaloo) ont signé une tribune dimanche dans le Journal Du Dimanche , où ils alertent sur l'indisponibilité actuelle d'un traitement curatif du Covid "jusqu'aux livraisons attendues en février de Sotrovimab et Paxlovid".

"Les immunodéprimés dont l'état va s'aggraver en raison de la non-disponibilité de ces traitements risquent de se voir refuser l'accès des services de réanimation, en faveur de patients dont le pronostic sera meilleur", s'alarment-ils.   

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