Covid : la quatrième dose de vaccin pas plus efficace que la troisième ?

Une quatrième dose de vaccin contre le covid est-elle utile ? C’est la question que posent des chercheurs israéliens dans une étude en pré-publication – qui n’a donc pas encore été validée par des pairs – mise en ligne sur le site medRxiv.

Selon cette étude, une quatrième dose de vaccin anti-covid ne permet pas de surpasser l’efficacité apportée par la troisième dose, en particulier contre le variant Omicron. 

Concrètement, les chercheurs ont analysé les données de 700 professionnels de santé. Tous avaient reçu trois premières doses de vaccin Pfizer. 274 d’entre eux ont reçu une quatrième dose au moins trois mois après leur troisième dose : 154 ont reçu une quatrième dose de Pfizer et 120 une quatrième dose de Moderna. Les 426 autres personnes ont constitué le groupe contrôle, qui n’a pas reçu de quatrième dose.

Une immunité "maximale" déjà atteinte

Qu’ont-ils pu observer ? Le premier résultat concerne le taux d’anticorps, ces molécules du système immunitaire capables de neutraliser le virus dans les cellules. Les scientifiques le savent désormais, les niveaux des anticorps diminuent progressivement après une injection de vaccin anti-covid. 

Ici, les personnes qui ont reçu une quatrième dose de Pfizer ou de Moderna ont vu leur taux d’anticorps augmenter dans les deux semaines qui ont suivi la vaccination. Les niveaux atteints étaient alors comparables à ceux enregistrés après la troisième dose de vaccin mais ne les dépassaient pas, comme si un plafond immunitaire avait déjà été atteint.

"Globalement, ces données soulèvent la possibilité que la quatrième dose ne renforce pas l'immunité mais la ramène simplement à son niveau maximal" suggèrent ainsi les chercheurs dans leur publication. 

Peu d’efficacité contre Omicron

Mais ce n’est pas tout : un deuxième résultat porte sur l’efficacité d’une quatrième dose à prévenir une infection et une forme symptomatique du covid. Selon cette étude, cette efficacité est faible contre le variant Omicron.

Une observation qui "soulève l’urgence du développement d’une nouvelle génération de vaccin" spécifique au variant Omicron, insistent les chercheurs, rejoignant ainsi l'appel lancé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au mois de janvier.

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Une quatrième dose pour les plus vulnérables

Que faut-il retenir de cette étude ? Tout d’abord, ces résultats doivent être pris avec précaution, car l’étude ne porte que sur un petit nombre de personnes et n’a pas encore été publiée dans une revue scientifique.

Mais si ces données étaient vérifiées, elles pourraient indiquer qu’une quatrième dose de vaccin anti-covid ne serait pas forcément utile en population générale – du moins pas avec les vaccins dont nous disposons actuellement. 

En revanche, la quatrième dose pourrait tout de même bénéficier aux personnes les plus vulnérables au covid en rehaussant leurs niveaux d’anticorps.

 En Israël, la quatrième dose a d’ailleurs déjà été approuvée pour les plus de 60 ans, les professionnels de santé et les populations immunodéprimées de plus de 18 ans. En France, elle n’est pour l’heure pas envisagée, sauf de façon exceptionnelle pour les personnes immunodéprimées.