Covid long : le système immunitaire à l'origine des symptômes ?
Une étude américaine pointe la mauvaise réponse du système immunitaire chez certains patients face au virus. Les anticorps abîmeraient les vaisseaux sanguins du cerveau provoquant ainsi les symptômes du Covid long.
Pourquoi certaines personnes souffrent-elles d’un Covid long ? Une récente étude américaine, publiée dans la revue Brain, apporte des premiers éléments de réponse. Selon les scientifiques, la réponse immunitaire serait à l’origine des symptômes du Covid long.
L'équipe de chercheurs des Instituts américains pour la santé a étudié les cerveaux de neuf personnes de 24 à 73 ans décédées rapidement après avoir été contaminées par le Covid-19.
Premier constat étonnant : les scientifiques n’ont pas trouvé de traces de virus dans le cerveau chez ces patients. Au contraire, ils y ont détecté des anticorps produits en réponse au Covid-19. Ces derniers ont ciblé par erreur les cellules qui composent la barrière hémato-encéphalique, une structure qui entoure les vaisseaux sanguins du cerveau et essaie de bloquer les substances étrangères.
Cette dégradation entraîne des fuites de protéines, des saignements et des caillots sanguins, ce qui augmente le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Les dégâts peuvent également entraîner une inflammation. Conséquence : le fonctionnement biologique des parties touchées du cerveau est déréglé.
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Des symptômes persistants
Cette découverte pourrait expliquer certains des effets durables du Covid-19, ce que l’on appelle le Covid long. Les migraines, une fatigue chronique, la perte du goût et de l'odorat, des problèmes de sommeil ou encore la sensation de "brouillard cérébral", sont des symptômes persistants chez les patients souffrant d’un Covid long.
Selon le chercheur Avindra Nath, premier auteur de l’étude, "il est tout à fait possible que la même réponse immunitaire touche les patients atteints de Covid long, ce qui provoque des blessures cérébrales. Ces résultats ont donc des implications thérapeutiques très importantes."
Si cette piste de recherche se confirme, de nouveaux traitements pourraient être envisagés.