Tout savoir sur le Beyfortus, le nouveau traitement préventif contre la bronchiolite
L'anticorps Beyfortus, développé par Sanofi, disponible dès aujourd'hui, devrait permettre de mieux prévenir la bronchiolite chez les nouveau-nés et les nourrissons. On vous explique de quoi il s’agit.
Une nouvelle option thérapeutique pour prévenir les infections des voies respiratoires chez les nourrissons est désormais disponible en France. Le 1er août, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait émis un avis favorable pour la prise en charge dès septembre d'un traitement préventif contre la bronchiolite des nourrissons en France : le nirsevimab. À partir du 15 septembre, il est proposé à tous les bébés de moins d'un an.
Développé par Sanofi aux côtés du laboratoire britannique AstraZeneca, ce traitement préventif vendu sous le nom de Beyfortus est destiné à prévenir les infections des voies respiratoires dues au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nouveau-nés et les nourrissons au cours de leur première exposition à ce virus. Il s'agit d'un anticorps monoclonal, administré en une seule injection.
Le Beyfortus est-il remboursé ?
La direction générale de la santé avait indiqué en juillet qu'en cas d'avis favorable de la HAS, les pharmacies pourront commander le traitement mis à disposition par l'État "sans facturation aux patients".
La HAS considère cependant que Beyfortus apporte "une réponse partielle au besoin médical identifié" car il n'y a pas encore de données qui permettent d'"étayer un éventuel impact de Beyfortus" sur la durée d’hospitalisation, le transfert en unité de soins intensifs ou en réanimation, et la mortalité.
La HAS annonce donc qu'elle "réévaluera le médicament" à la lumière de toutes nouvelles données disponibles dans un délai maximal d'un an à compter de la date de cet avis. Le vendredi 21 juillet dernier, l'Agence européenne du médicament (EMA) avait déjà autorisé un vaccin, Abrysvo, développé par Pfizer, destiné à protéger les nourrissons mais également les personnes âgées de 60 et plus contre le VRS.
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Comment obtenir ce traitement ?
"Beyfortus sera disponible en France dès le mois de septembre en pharmacie et dans les établissements de santé - maternités, PMI et hôpitaux qui accueillent des bébés hospitalisés", a indiqué de son côté le groupe pharmaceutique français Sanofi dans un communiqué. Il l'est en effet à compter du vendredi 15 septembre.
Pour les enfants qui naîtront pendant la saison épidémique, soit entre octobre et mars, l'injection de l'anticorps Beyfortus pourra être administrée par l’équipe médicale avant de quitter la maternité, précise Sanofi.
Si elle n’a pas pu se faire en maternité, un rattrapage pourra être effectué en ville lors d’une visite pédiatrique. Pour les enfants de moins d’un an nés avant la saison épidémique, Beyfortus sera disponible en pharmacie sur prescription d’un médecin généraliste ou un pédiatre qui pourra ensuite l'administrer à l’enfant.
Quels sont les symptômes de la bronchiolite ?
Les signes avant-coureurs sont un rhume avec d'importants écoulements nasaux, une toux plutôt sèche, une fièvre légère et un refus de manger. Pendant 2 à 5 jours, le bébé a de la fièvre, une toux plutôt sèche sa respiration est sifflante, difficile et rapide.
La poitrine de l'enfant se serre lorsqu'il essaie de respirer, du fait des difficultés respiratoires.
Les symptômes s'estompent en 8 à 10 jours mais la toux peut persister une quinzaine de jours.
30 000 hospitalisations par an
En France, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons de moins de deux ans, ce qui représente environ 480 000 cas par an, rappelle la HAS. Cette pathologie ne nécessite que rarement une hospitalisation : 2 à 5 % des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés pour une bronchiolite à VRS chaque année, soit environ 30 000 enfants dans l'Hexagone.
L'épidémie de bronchiolite en France a atteint l'hiver dernier un niveau sans précédent depuis plus d'une dizaine d'années : elle a nécessité plus de 26 000 hospitalisations après un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans, selon des chiffres des services d’urgences.