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De moins en moins de lits à l'hôpital : 6700 ont été fermés en 2022

Les capacités d’accueil des hôpitaux chutent constamment depuis le début des années 2000. En 2022, plus de 6700 lits d’hospitalisation complète ont été supprimés, selon une nouvelle étude de la Drees.

Alexis Llanos avec AFP
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Depuis 20 ans, les capacités d'accueil des hôpitaux ont diminué drastiquement  —  Shutterstock

Plus de 6700 lits d'hospitalisation complète ont été fermés en 2022 dans les établissements de santé publics et privés français. C'est ce que révèle une nouvelle étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée ce mercredi 20 décembre. Elle confirme une baisse continue de l'offre, avec près de 40 000 lits supprimés depuis fin 2013.

Une baisse de 1,8 % en un an

Fin décembre 2022, les 2 976 établissements existants disposaient de 374 290 lits d'hospitalisation complète, contre 381 003 l'année précédente, selon le bilan de la Drees. 6 713 lits ont donc été supprimés en un an, soit une baisse de 1,8 %.

Dans le même temps, les établissements de santé ont créé 2 591 places d'hospitalisation partielle, c’est-à-dire sans nuit passée dans l'établissement, pour arriver à un total de 85 015 places (+3,1 %). Contrairement à un lit d’hospitalisation complète, une "place de jour” peut généralement accueillir plusieurs patients quotidiennement.  

"Une tendance observée depuis plusieurs années"

Ces chiffres, constatés dans le public comme le privé, illustrent "une tendance observée depuis plusieurs années", selon les auteurs de l’étude. Cette tendance "reflète la volonté" des pouvoirs publics de réorganiser l’offre de soins hospitaliers vers plus "d'ambulatoire". Mais elle serait également liée aux pénuries de personnel, qui "ne permettent pas de maintenir les lits".

Depuis fin 2013, 39 000 lits d'hospitalisation complète ont été supprimés (-9,4 % en neuf ans), et 17 400 places d'hospitalisation partielles ont été créées. L'effondrement capacitaire est d'ailleurs quasi-constant depuis le début des années 2000, selon les données disponibles sur le site de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (l'Irdes). Les soignants dénoncent régulièrement ces fermetures de lits, qui saturent les services, mettent les équipes sous pression et accentuent les tensions dans les services d'urgences.

À lire aussi : Manque de lits dans les hôpitaux à Paris : "la situation est grave"

Un manque d’attractivité des métiers du soin ?

"Mon seul combat pour l’hôpital public, c’est la réouverture des lits, même si ce n’est pas une très bonne nouvelle pour l'Ondam (Objectif national des dépenses de l'Assurance maladie)", avait lancé le ministre de la Santé Aurélien Rousseau lors d'une audition mi-octobre à l'Assemblée nationale. Fin novembre, il avait promis de "rouvrir plusieurs milliers de lits d'ici la fin de l'année".

Si les lits ferment, selon lui, "ce n'est pas pour des raisons budgétaires", mais par "manque d'attractivité" des métiers du soin. Et le gouvernement ne "reste pas les bras ballants", avait-il défendu, évoquant les importants budgets alloués lors du Ségur de la Santé, ou les récentes revalorisations du travail de nuit. 

Le contexte politique influence les suppressions de lits

Au total, près de 29 800 lits ont été supprimés sur la période fin 2016-fin 2022, correspondant en majorité à la présidence d'Emmanuel Macron. Soit beaucoup plus que sous son prédécesseur François Hollande (-15 000 entre fin 2012 et fin 2017) mais nettement moins que durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy (-37 000).

Depuis 2020, les capacités des hôpitaux ont par ailleurs diminué "plus rapidement" qu'avant l'épidémie de Covid-19, note la Drees dans son étude. La crise sanitaire peut "expliquer une baisse accrue", en raison notamment de la réaffectation temporaire de personnel en réanimation, de la déprogrammation de soins ou encore la transformation de chambres doubles en chambres simples. L'hospitalisation à domicile (HAD) a quant à elle vu ses capacités croître de 1,6 %, après un "bond" de 10,5 % en 2020, et 6,8 % en 2021. 

Le Magazine de la Santé - France 5

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