Elle décède d'une méningite aiguë à 25 ans malgré des appels répétés au SAMU
Une enquête est en cours pour éclaircir les dysfonctionnements qui ont mené au décès d'une jeune femme le 15 octobre dernier à Montpellier (Hérault).
Pourquoi les nombreux appels d'une jeune femme de 25 ans et de ses proches n'ont-ils pas été pris en compte par le SAMU ? Dans un communiqué diffusé le vendredi 25 octobre, le CHU de Montpellier a annoncé ouvrir une enquête interne après le "décès brutal d'une jeune patiente", révèle France Bleu Hérault. La victime, une jeune juriste, a succombé le 15 octobre dernier à une méningite aiguë foudroyante.
La méningite correspond à l'inflammation des membranes enveloppant le cerveau appelées "méninges", indique la plateforme de l'Assurance maladie Ameli.fr. La méningite d'origine bactérienne, souvent appelée méningite "aiguë", peut évoluer extrêmement rapidement et entraîner des complications graves (surdité, épilepsie, déficience mentale, troubles de l’attention ou de l’apprentissage). Si elle n'est pas détectée et soignée à temps, elle peut parfois mener à la mort (5% des cas).
À lire aussi : Mort de Naomi Musenga : l'opératrice du Samu condamnée à un an de prison
"Elle nous a décrit sa mort"
Les appels de la jeune femme, ainsi que ceux de ses proches, n'avaient pas été pris en compte par l'opérateur du SAMU, malgré ses symptômes inquiétants. "Elle nous a dit qu'elle voyait tout blanc et qu'elle allait mourir", a témoigné une de ses amies à BFM TV. "Elle nous un peu décrit sa mort jusqu'au moment où elle est morte d'un arrêt cardiaque."
"Elle nous a dit qu'elle s'était évanouie plusieurs fois, qu'elle avait eu des selles pleines de sang", poursuit son amie. "Elle nous disait qu'elle avait le corps qui la brûlait de l'intérieur et elle ne pouvait plus bouger sa main droite." Des symptômes évocateurs d'une méningite aiguë, tout comme des maux de tête intenses (céphalées), des nausées ou vomissements, une raideur de la nuque, un teint gris ou marbré, des courbatures importantes, une grande fatigue ou des symptômes neurologiques inconstants et graves, liste Ameli.fr.
Le CHU de Montpellier a confirmé que la jeune femme avait "pris contact avec le SAMU de l’Hérault" mardi 15 octobre, "avant d’être orientée vers un service d’urgence, puis accueillie au CHU de Montpellier où elle est décédée". Selon son amie, elle avait notifié à l'opérateur téléphonique du SAMU qu'elle ne pouvait plus bouger sa main droite, qui la faisait souffrir. L'opérateur lui aurait alors répondu : "vous ne pouvez pas avoir mal à la main, et ne plus la sentir", avant de simplement lui conseiller de passer la main sous l'eau chaude et de prendre une douche chaude pour faire passer la douleur.
L'assistant régulateur suspendu
Dans des circonstances qui restent à clarifier, aucun véhicule n'est alors envoyé par le SAMU et les amis de la jeune femme sont contraints de la conduire eux-mêmes à l'hôpital. Sur le trajet, elle perd connaissance et ne pourra pas être réanimée par le personnel médical du CHU de Montpellier.
Dans son communiqué, l'établissement s'engage à donner les circonstances du décès "en toute transparence" aux proches de la jeune femme. "Plusieurs mesures ont déjà été prises au sein de l’établissement", indique le CHU, sans préciser lesquelles. L'assistant régulateur du SAMU a été suspendu. Les parents de la victime ont déposé une plainte pour homicide involontaire et le parquet de Montpellier a été saisi de l'affaire.