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Elles réalisent leurs fantasmes grâce à l'effeuillage burlesque

96 % des Françaises avouent avoir des fantasmes. L'un des plus fréquents porte sur le fantasme érotique. Certaines femmes ont décidé de les vivre sur scène à travers l'effeuillage burlesque. Reportage.

Farah Kesri
Rédigé le , mis à jour le
Elles réalisent leurs fantasmes grâce à l'effeuillage burlesque  —  Magazine de la Santé

Comme tous les samedis soir, dans ce café de Montmartre, quatre jeunes femmes se sont données rendez-vous. Dans la vie elles sont juriste, ingénieur ou coach mais ce soir, Emilie, Paulina, Isabelle et Laura, vont endosser leur personnage fantasmé pour un spectacle d’effeuillage. 

Des personnages et des fantasmes

"Mon personnage est un petit peu séductrice, un petit peu fofolle aussi mais très cruelle", explique Laura. Isabelle s'est inspirée de l’époque de la prohibition. Pour elle le fantasme est un univers à explorer : "un fantasme, c'est quelque chose qu'on ne voit pas, c'est une perspective qui va titiller l'imagination où on espère beaucoup de délices et de choses à explorer."

Si le fantasme peut avoir le goût de l'interdit transgressé, il peut aussi être le fantasme caressé du regard.  
Petula Goldfever est une professionnelle de l’effeuillage burlesque. Plus que l’art de se dévêtir, elle maitrise celui de faire fantasmer son public.  

"On n'a pas envie de voir sa belle-sœur, sa maman ou sa sœur s’effeuiller. On a envie de voir quelqu'un qui nous fait rêver et c'est pour ça que forcément on a des attitudes, des costumes, des choses qui nous rendent extra féminines. C'est là qu'on devient cet être totalement fantasmé comme par exemple une pin-up. C'était véritablement le fantasme de tous les hommes dans l'entre-deux guerres. Le fantasme mais c'est moi", confie Petula Goldfever, artiste burlesque.  

Pouvoir et liberté

Tandis que sur scène les stars s’effeuillent, en coulisses les quatre amatrices se préparent, s’effeuiller ça s’apprend. Faux cils, bijoux, corset, bas résille et talon haut. Quelques artifices et la magie opère... Émilie devient Emy Parisii.  "J'ai un fantasme de libération. Pour moi le burlesque, c'est un peu aussi la libération de la femme même si à la base c'était plutôt le fantasme des hommes, maintenant c'est un peu la manière de s'émanciper finalement, de prendre le pouvoir de sa féminité, le pouvoir de sa liberté", explique t-elle.

Le fantasme peut aussi refléter une autre envie. Face au public, Paulina devient Marbella Quebelle. "Mon fantasme est de m’assumer, pas seulement dans les côtés de sensualité où d'érotisme mais aussi en tant que femme avec un corps, avec les vêtements qui s’enlèvent", commente Marbella Quebelle.  

Si parfois le fantasme se dévoile, il est souvent un jardin secret. En devenant Wanda Martiny, Isabelle fixe ses règles. "Personnellement je suis Wanda quand j'ai mes faux cils. Le fait d'assouvir ses fantasmes, c'est quelque chose de très personnel et ça c'est quelque chose qui appartient à mon moi civil et pas à Wanda, mon personnage de scène".  

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