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En Île-de-France, 8 habitants sur 10 souffrent du bruit

Selon plusieurs études, la pollution sonore est une préoccupation pour une grande majorité des Franciliens. Et cette sensibilité a augmenté depuis la crise sanitaire et l'expérience du calme généré par les confinements.

Mathieu Pourvendier avec AFP
Rédigé le
46% des télétravailleurs franciliens réguliers sont confrontés à des difficultés liées à des nuisances sonores pour travailler chez eux  —  Shutterstock

Trop du bruit en Île-de-France. C'est le constat de plusieurs études publiées le 12 janvier, à l'occasion de la Semaine du son de l'Unesco, du 16 au 29 janvier. Selon elles, 78% des Franciliens sont préoccupés par le bruit. Une sensibilité qui s'est accrue depuis la crise sanitaire du Covid-19.

Le 4e inconvénient d’habiter en Île-de-France

"Le bruit est un son dont on ne veut pas et qui peut générer de la violence. À la différence du XIXe siècle, le bruit des villes aujourd'hui ne désemplit jamais", a déclaré à la presse Christian Hugonnet, président de l'association "La Semaine du son", qui sensibilise à l'importance de l'environnement sonore.       

Selon une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) pour Bruitparif réalisée fin 2021 et dévoilée le 12 janvier, le bruit est ainsi cité comme le quatrième inconvénient majeur d'habiter en Île-de-France, à quasi égalité avec la pollution de l'air.      

Et parmi les sources de bruit qui gênent le plus à domicile, 30% des répondants citent le trafic routier et 25% le voisinage.

Fatigue, irritabilité, troubles du sommeil...

La crise sanitaire et l'expérience du calme lors des confinements ont par ailleurs fortement changé le rapport au bruit de la population. "La sensibilité est plus forte qu'avant. Les Franciliens pensent que le bruit a augmenté alors qu'on sait par nos mesures qu'il n'y a pas globalement d'augmentation", a indiqué Fanny Mietlicki, directrice de l'observatoire francilien Bruitparif.

Et cette sensibilité possède des conséquences sanitaires directes. Ainsi, 14% des Franciliens disent prendre des médicaments pour les aider à supporter le bruit et 39% ressentent un impact direct sur leur santé (fatigue, irritabilité, troubles du sommeil).    

Globalement, selon Fanny Mietlicki, l'exposition au bruit des Franciliens "représente en moyenne une année de vie en bonne santé perdue". Et l'Agence de la transition énergétique (Ademe) estime quant à elle les conséquences sanitaires comme économiques du bruit à environ 145 milliards d'euros par an en France, dont 42 milliards pour la seule Île-de-France.  

À lire aussi : Nuisances sonores : en fait-on assez ?

Un télétravailleur sur deux souffre du bruit

Les domiciles sont concernés par le bruit, puisque 46% des télétravailleurs franciliens réguliers se disent confrontés à des difficultés pour travailler chez eux. Mais les autres espaces le sont aussi : selon une seconde étude réalisée fin novembre par OpinionWay sur le bruit dans les cafés, bars et restaurants, 65% des répondants disent avoir déjà renoncé à un lieu de restauration à cause du bruit.      

Autre constat, la qualité de l'environnement sonore et l'accès à des zones de calme varient fortement en fonction des revenus. 

Pour valoriser les initiatives d'espaces calmes ou de "moments apaisés" prises par les collectivités et les entreprises privées, des labels devraient prochainement voir le jour.  

Les radars anti-bruit, une solution contre les nuisances sonores ?  —  Le Magazine de la Santé

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