Endométriose et congélation des ovocytes, comment ça marche ?

À quelques pas de la mer, l’hôpital de la conception de Marseille offre aux femmes atteintes d’endométriose une chance d’avoir un enfant. Priscille n’a pas réussi à concevoir naturellement. Après un premier prélèvement d’ovocytes incomplet, elle revient pour une nouvelle ponction.

"Ça a vraiment été un soulagement"

C'est un parcours du combattant, après une annonce tardive de son endométriose et de son infertilité."Pour moi, ça a été vraiment un choc. J’ai tellement galéré, c’est vrai que ça a été difficile. Les médecins mettent beaucoup plus la pression quand on est atteinte d’endométriose pour les grossesses tardives", explique-t-elle.

À 36 ans, elle garde espoir grâce à la congélation d’ovocytes. Une technique à laquelle les femmes atteintes d’endométriose ont de plus en plus recours."Ça a vraiment été pour moi un soulagement, j’étais hyper heureuse de me dire que j’allais pouvoir aller jusqu’au bout de mes projets",

Il est temps pour Priscille de partir au bloc ou l’intervention se déroule.

Une ponction via le vagin

"On va faire la ponction par voie transvaginale, avec cette sonde d’échographie endo-vaginale. L’aiguille va nous permettre de traverser le vagin, arriver jusqu’à l’ovaire. Dans l’ovaire, on va passer dans chaque follicule et aspirer le liquide folliculaire dans lequel on retrouve les ovocytes", commente la docteure Claire Rodier, gynécologue obstétricienne à l'hôpital de la Conception.

Le liquide qui contient les précieux ovocytes se trouve dans de drôles de poches noires. Petit à petit, le liquide folliculaire est aspiré. L’opération est répétée sur le second ovaire. La ponction n’aura duré que 10 minutes.  

Une fois le liquide prélevé, les tubes partent au laboratoire. Un proche a le droit de les y emmener. Pour Priscille, c’est sa mère qui endosse cette responsabilité.

Des paillettes conservées à -165°C

Il est l’heure désormais d’ouvrir l’œil et de récupérer les ovocytes prélevés. Ils sont ensuite délicatement insérés dans de minces tubes en verre, appelés des paillettes. Puis direction le sous-sol, nouveau dortoir des ovocytes de Priscille.

Dans la salle de cryoconservation, ils seront conservés à une température de -165 °C."On dépose les paillettes dans la cuve. Elles peuvent rester des années et des années ici", précise la docteure Ségolène Prades, biologiste praticienne hospitalière à l'hôpital de la Conception.

À utiliser avant 45 ans

De son côté, Priscille, elle, a retrouvé sa chambre, et n’a pas perdu le sourire."Je suis contente que ce soit fini quand même. J’attends maintenant de savoir combien ils ont pu en récupérer. Je dirais qu’au moins huit ça devrait être jouable", se rassure Priscille.

Priscille avait raison d'y croire. 10 ovocytes ont été conservés. Elle peut les utiliser jusqu’à son 45e anniversaire, mais il est préférable de le faire avant 40 ans. Elle aura alors 50 % de chance d’avoir un enfant.