Endométriose : quels sont les différents traitements possibles ?

Pourra-t-on un jour traiter complètement l'endométriose ? Cette maladie, qui touche près de 10 % des femmes en âge de procréer selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), est récemment devenue un enjeu de santé publique. De plus en plus de femmes prennent la parole pour ne plus invisibiliser les douleurs chroniques qui apparaissent lors des règles.

À l'heure actuelle, il n'existe pas "de traitements définitifs de l’endométriose", se désole EndoFrance, l'association française de lutte contre l'endométriose, "même si l’hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs années selon les cas". 

Qu'est-ce que l'endométriose ?

En quoi consistent justement ces traitements ? Avant d'aborder cette question, il semble bon de rappeler à quoi correspond concrètement l'endométriose. "L’endométriose est une maladie définie par la présence, en dehors de l’utérus, de fragments de muqueuse utérine (endomètre)", indique la plateforme de l'Assurance maladie, Ameli.fr. Pendant l'ovulation, l'endomètre s'épaissit pour permettre d'accueillir un embryon. Si aucun embryon ne vient s'y loger, alors la muqueuse est évacuée chaque mois sous la forme des règles que l'on connaît. 

Pour les femmes souffrant d'endométriose, cette muqueuse n'est pas convenablement expulsée. Les cellules endométriales, résidus de l'endomètre, se fixent alors dans des zones où elles ne devraient pas se trouver, comme les ovaires, l'utérus, la vessie ou le rectum. Ces cellules ont la particularité de réagir aux fluctuations hormonales, tout comme l'endomètre, et déclenchent une réaction inflammatoire douloureuse au moment des règles : ce sont les douleurs liées à l'endométriose. 

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Un traitement hormonal "pour bloquer les règles"

Il subsiste encore beaucoup d'inconnus autour de l'endométriose. On ne sait notamment pas vraiment pourquoi certaines femmes en souffrent et pas d'autres. Il est également, pour l'heure, impossible de traiter cette maladie. Il est tout juste possible de freiner l'intensité des symptômes. "La base du traitement, c'est de ne pas avoir de règles", analyse la Docteure Isabella Chanavaz-Lacheray, gynécologue-obstétricienne.

Il existe justement plusieurs moyens de ne pas avoir ses règles. "On peut par exemple enchaîner les grossesses !", plaisante la spécialiste de l'endométriose sur le plateau du Mag de la Santé. "Évidemment, on ne peut pas enchaîner des grossesses toute sa vie, mais il y a un vrai répit pendant la grossesse, car c'est une période où il n'y a pas de règles pendant plusieurs mois." 

Le principal traitement de l'endométriose consiste en "un traitement hormonal pour bloquer les règles", explique la Dre Chanavaz-Lacheray. "L’endométriose est une maladie hormono-dépendante", souligne EndoFrance, "il convient donc de priver l’organisme de l’hormone qui va nourrir les cellules d’endomètre : l’oestrogène".

La pilule ou le stérilet contre l'endométriose

Pour réguler le taux d'oestrogène, l'association note que "donner une pilule en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines femmes de ne plus souffrir et de vivre normalement". La Dre Isabella Chanavaz-Lacheray abonde en ce sens mais tempère : "toutes les pilules contiennent un progestatif qui est contraceptif, mais certaines pilules contiennent en plus des oestrogènes. Les traitements s'adaptent donc en fonction de la vie mais aussi des contre-indications et des autres problèmes de santé".

Dans les cas d'endométriose aux symptômes les plus douloureux, "on va proposer soit de la chirurgie, soit d'autres types de thérapeutiques" pour améliorer le quotidien des femmes concernées, signale la gynécologue-obstétricienne. L'hystérectomie peut notamment représenter une solution pour venir à bout de la maladie, mais uniquement chez les femmes souffrant d'adénomyose, lorsque les cellules endométriales se développent dans l'utérus.