Enfants en surpoids : l’autre conséquence de la crise sanitaire ?
Une nouvelle étude révèle que les restrictions liées aux confinements et isolements répétés ont eu des conséquences sur le poids des enfants. On vous explique.
Fermeture des écoles, arrêts des activités sportives, limitation des interactions sociales, mode de vie plus sédentaire… Les enfants ont eux aussi subi les règles imposées par la pandémie de Covid. Des spécialistes ont déjà pointé du doigt les conséquences psychologiques liées aux confinements. Mais un autre élément interroge : quelles sont les conséquences sur le poids des enfants ?
Pour répondre à cette question, des chercheurs ont repris sur trois années consécutives les mesures de poids et de taille de 48 119 enfants âgés de 4 ans et habitant dans le val de Marne. Tous ces enfants avaient bénéficié d’un bilan de santé en école maternelle (BSEM) organisé par le service de protection maternelle et infantile.
4,6 % d’enfants obèses en 2021
Premier résultat : on constate que la proportion des enfants en surpoids était significativement plus importante en 2020-2021 en comparaison avec les années précédant la crise sanitaire, notent les chercheurs.
En effet, 8,6 % d'enfants étaient en surpoids en 2018-2019. Et en 2020-2021, ils sont désormais 11,2 %.
Les chiffres de l'obésité ont quant à eux presque doublé : 4,6 % des enfants étaient obèses en 2020-2021, contre 2,8 % sur l’année 2018-2019.
Les filles, plus touchées
Y a-t-il des enfants plus exposés au risque de surpoids ? La réponse est oui. Certains facteurs ont d'ailleurs pu être identifiés, expliquent les scientifiques, comme celui d’être scolarisé dans une école de réseau d’éducation prioritaire (REP) ou prioritaire renforcée (REP+). Cette donnée était d’ailleurs déjà connue des chercheurs.
Autre donnée surprenante : "Les filles sont aussi plus à risque de présenter du surpoids ou de l’obésité par rapport aux garçons", révèlent également les auteurs de l’étude, qui déclarent avoir été "surpris en raison de l’âge des enfants étudiés". Pourquoi les filles sont elles plus touchées ? Le mécanisme n’est pas encore élucidé
Enfin, il existe aussi des facteurs "protecteurs". Ainsi, si l’enfant fréquente une garderie ou va à la cantine scolaire, cela diminue le risque de surpoids et d’obésité, précisent les auteurs.
Vers un "retour à la normale" ?
Malheureusement, pour les spécialistes, ce n’est pas certain. "Il pourrait y avoir un délai avant que les familles ne reviennent à un mode de fonctionnement plus sain en matière nutritionnelle et physique", précisent-ils.
"Des actions de prévention et de prise en charge devraient donc être menées en priorité au sein des réseaux d’éducation prioritaire et une vigilance devrait être envisagée auprès des filles", concluent les auteurs de l’étude.
Les résultats de cette enquête ont été publiés ce mardi 26 avril dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
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