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Etudiants à l'hôpital : c'est quoi, le Contrat d'Allocation d'Études ?

Un étudiant qui souscrit à un Contrat d’Allocation d’Études (CAE) reçoit une allocation mensuelle. En contrepartie, il s'engage à prendre un poste au sein du même groupe hospitalier. Reportage à l'AP-HP auprès d'étudiants infirmiers.

Géraldine Zamansky
Rédigé le
Les hôpitaux innovent pour recruter des soignants  —  Le Mag de la Santé - France 5

Katarina Simic est élève infirmière en deuxième année. Chaque mois, elle reçoit 570 euros de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), son futur employeur. C’est le principe du Contrat d’Allocations d’Études, un soutien financier pendant la formation en échange de 18 à 30 mois d’engagement dans un des services de cet immense groupe hospitalier.

Fidéliser des professions en tension

"Avant, ils nous imposaient les services alors que maintenant, c’est nous qui choisissons les services. Moi, je suis déjà fixée, j'aimerais aller en maternité. Je suis sur 27 mois de contrat, c'est quand même 2 ans et demi, c'est un peu long, mais au moins, je suis dans un endroit où je serai bien", explique Katarina Simic, élève en soins infirmiers à l'hôpital Bicêtre. 

Katarina a déjà fait un stage en maternité et elle en fera d’autres avant de choisir sa future équipe. Les services ont tellement de postes vacants qu’ils font tout pour fidéliser ces étudiants.

"Actuellement, on manque beaucoup de personnel, c'est important d’avoir des étudiants, il faut qu'ils nous rejoignent parce que c'est vraiment une très belle profession. Difficile par moment, mais une très belle profession", commente Jane-Elise Vela, infirmière à l'hôpital Bicêtre.

Prioritaires sur les postes

Cette vocation est partagée par Sandy Colasse diplômée depuis tout juste un an. La jeune infirmière avait elle, choisi de signer le contrat d’allocations pour sauver sa dernière année d’étude. 

"Ça a tout changé parce que je n'avais plus besoin d'aller travailler en même temps et je pouvais me concentrer sur la partie école et aller plus vers l'obtention du diplôme de manière sereine", confie Sandy Colasse, infirmière à l'hôpital Bicêtre.

En échange de son engagement, Sandy était prioritaire sur le poste de réanimation pédiatrique qu’elle souhaitait. "Moi personnellement, j’avais envie de m'engager dans un service où je voyais des choses intéressantes et j’aime beaucoup l’esprit d’équipe, l’entraide est géniale. Je me dis que 18 mois ça va être plutôt court et pourquoi ne pas poursuivre par la suite après l'engagement même", rajoute Sandy Colasse.

Sage-femmes, professions paramédicales...

L’objectif pour l’hôpital est bien de garder ces jeunes diplômés au-delà du délai obligatoire. Pas seulement des infirmiers, d’ailleurs : le contrat d’allocations d’études concerne d’autres professions en sous-effectif chronique.

"On a un peu plus de 700 contrats qui sont en cours actuellement pour des professions paramédicales et de sage-femme" explique Florian Taysse, directeur du département attractivité et pilotage à la direction des ressources humaines. "L'objectif pour 2023, ce sont 1 200 contrats qui ont été fixés. Mais ce n'est pas le seul dispositif qu'on met en œuvre, notamment, on permet de se loger en région parisienne pour donner envie ensuite de rester à l’AP-HP, c'est important", poursuit-il.

L’ensemble des contrats représente en tout un investissement annuel de 16 millions d’euros pour l’AP-HP qui a notamment besoin de recruter 2 700 infirmiers en 2023.  

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