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Faut-il craindre de nouvelles pénuries de médicaments cet hiver ?

L'Agence nationale du médicament (ANSM) a présenté un "plan hivernal" visant à limiter les tensions sur certains "médicaments majeurs" après une saison dernière marquée par des pénuries d'amoxicilline et de paracétamol.

Alexis Llanos avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
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Devra-t-on à nouveau courir les pharmacies à la recherche d'un antibiotique ou d'une boîte de paracétamol cet hiver ? Depuis plusieurs mois, la France subit une inquiétante pénurie de médicaments. Dès juin, l'ancien ministre de la Santé et de la Prévention François Braun avait mis en garde contre des difficultés pour l'hiver 2023-2024. En réponse, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a présenté mardi 3 octobre un "plan hivernal" afin d'anticiper les besoins en médicaments pour cet hiver.

"Anticiper les ruptures"

Au cours de l’hiver 2022-2023, plusieurs médicaments comme certains antibiotiques (notamment l'amoxicilline), des corticoïdes et le paracétamol, ont subi des périodes de tensions d’approvisionnement plus ou moins longues, dans un contexte de triple épidémie Covid-grippe-bronchiolite.

Pour éviter une réédition de ces difficultés, l'ex-ministre de la Santé, François Braun, avait chargé en février l'agence du médicament d'établir un plan de préparation des épidémies hivernales. Ce plan "vise à anticiper des ruptures sur certains médicaments", a expliqué à l'AFP Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSM.

À lire aussi : Pourquoi il faut s'attendre à de nouvelles pénuries de médicaments

Trois indicateurs pour mieux évaluer les stocks

Avec les pathologies hivernales, il y aura une "consommation accrue de médicaments contre la fièvre ou d'antibiotiques, il est nécessaire d'anticiper les besoins des patients", a souligné Mme Ratignier-Carbonneil.

Toutes les parties prenantes, "professionnels de santé, patients, acteurs de la chaîne d'approvisionnement", se sont réunies mardi pour lancer ce plan, a-t-elle indiqué. Le plan s'appuiera sur trois types d’indicateurs permettant d’apprécier "toutes les dimensions de la situation".

Seront ainsi scrutées les données épidémiologiques de Santé publique France (consultations médicales, passages aux urgences...), les données de l’ANSM sur les approvisionnements (stocks des laboratoires, des grossistes-répartiteurs et des officines, ventes en pharmacie...) et les données de terrain (remontées des difficultés des professionnels de santé et des patients).

Des stocks suffisants mais mal répartis

Selon l’évolution de ces indicateurs, l'agence pourra être amenée à prendre des mesures pour prévenir les ruptures de stocks comme des importations de médicaments, des contingentements ou la mobilisation de préparations magistrales (des médicaments préparés sur mesure pour les besoins spécifiques d’un ou plusieurs patients).

L'ANSM "surveille au jour le jour les stocks" de pharmacie, a souligné mardi matin le ministre de la Santé Aurélien Rousseau sur France Inter. "Aujourd'hui, on a les stocks pour l'hiver en matière notamment d'amoxicilline, l'antibiotique le plus courant", a-t-il assuré.

Le ministre a en revanche reconnu des problèmes de répartition, pointant "des sur-stocks" des plus grosses pharmacies et annonçant "la décision de redonner à ceux qui font la répartition la responsabilité que toutes les pharmacies, y compris les plus petites, aient accès à ces stocks". Aurélien Rousseau a également prévenu que le niveau des stocks de médicaments cet hiver dépendrait de "l'intensité des épidémies".

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