Grippe : la vaccination a débuté dans les Ehpad

Les Ehpad ont pris les devants. Depuis  le 18 octobre, ces établissements ont commencé à vacciner leurs résidents. Car pour le corps médical, le covid ne doit pas faire passer la prévention contre l’épidémie de grippe hivernale au second plan. 

Miguel, 80 ans, est l’un des premiers résidents de son Ehpad à se faire vacciner contre la grippe. C'est un geste de routine pour les 97 résidents de cet établissement. 

"Chaque année pour le vaccin contre le grippe, tous nos résidents sont vaccinés. Ça fait trois ans que je suis là et on a eu qu’un seul cas de grippe il y a deux ans", commente Cindy Antilly, infirmière coordinatrice à l'Ehpad Korian les Saules.

Vaccination et gestes barrière

Dans les Ehpad, la prévention contre la grippe passe d’abord par la vaccination, mais pas seulement.  "On continue toujours les gestes barrière parce qu’on sait qu’une personne âgées avec la grippe ça risque de tourner en forme grave. Ici, nous faisons vraiment très attention. Il y a une vigilance et dès qu’il y a un résident avec le nez qui coule, des quintes de toux, il y a tout de suite une alerte", explique Guylaine Valère, directrice de l'Ehpad Korian les Saules.

Vacciner aussi les soignants

D’après Santé publique France, environ 10.000 décès par an sont liés à la grippe. Les résidents des Ehpad font partis des publics les plus à risque avec les plus 65 ans, les femmes enceintes, les personnes obèses ou atteintes de maladies chroniques.  

Les professionnels de santé sont aussi visés par la campagne de vaccination. Dans cet établissement, ils sont 99% à se faire vacciner contre la grippe. "Je pense à la santé des résidents étant donné que je fais plusieurs établissements, pour ne pas les mettre en danger", confie Yacine Ouhibi, éducateur sportif à l'Ehpad Korian les Saules.

Une baisse de l'immunité cet hiver ?

L’année dernière, les restrictions sanitaires liées au covid avaient bloqué l’épidémie de grippe. Elle avait provoqué environ 5.000 passages aux urgences contre 59.000 l’année précédente.  
La conséquence est que notre organisme pourrait être plus sensible face aux virus cet hiver. 

"Ce qui inquiète les virologues c’est que le virus n’ayant pas circulé l’année dernière, fait que nos défenses immunitaires, notre immunité a diminué. On n'a pas été exposé au virus et on va possiblement, si les virus circulent beaucoup, être plus sensibles à ce virus de la grippe", explique la Pr Odile Launay, infectiologue à l'hôpital Cochin.

La crainte d'une co-infection covid et grippe

La présence du covid change aussi la donne, car les deux virus peuvent théoriquement s’associer.   

"Le risque bien sûr existe d’avoir une co-infection avec potentiellement des infections qui sont plus graves si on est co-infectés. L’autre inquiétude pour nous c’est que si les deux virus circulent, on ait à la fois des hospitalisations liées au covid et à la fois des hospitalisations liées à la grippe", précise la Pr Odile Launay.

Les professionnels de santé conseillent donc aux personnes à risque de combiner le vaccin contre la grippe et la troisième dose de vaccin contre le covid-19.