Les prématurés sont moins heureux en amour
Ils ont plus de risques de rester célibataires toute leur vie que les personnes nées à terme, d’après une méta-analyse menée par des chercheurs américains.
On le savait déjà : les prématurés ont davantage de risques de souffrir de handicap, de troubles cognitifs, de difficultés d’apprentissage ou de problèmes mentaux. Mais jusqu’à présent, aucun lien n’avait été établi entre prématurité et difficultés amoureuses et sociales. Des chercheurs du département de psychologie de l’Université de Warwick ont pourtant publié une étude dans le Jama Network Open le 12 juillet, qui montre que beaucoup de ces bébés nés avant le terme, une fois adultes, gèrent difficilement leur vie sentimentale.
28% moins de chances d’avoir une relation amoureuse
Pour cette méta-analyse dirigée par la Dre Marina Goulart de Mendonça, 21 études ont été analysées. 4.423.798 d’adultes ont participé, dont 179.724 d’entre eux sont nés prématurés ou avec un petit poids. Les chercheurs ont observé que les adultes appartenant à cette catégorie expérimentaient moins la vie de couple, les relations sexuelles ou la parentalité que les autres.
Plus précisément, d’après leurs résultats, les personnes nées à moins de 37 semaines ont 28% moins de chances d’avoir une relation amoureuse, et 2,3 fois plus de risques d’être vierges toute leur vie (un chiffre qui monte à 3,2 chez les personnes nées à moins de 32 semaines). Néanmoins, chez les prématurés en couple, les relations étaient tout aussi bonnes que les personnes nées à terme.
Timidité, introversion, hypercontrôle
Les chercheurs en psychologie expliquent cette différence par la palette de comportements généralement associée aux prématurés : timidité, introversion, hypercontrôle, et manque d’appétence pour le risque. Selon eux, ces traits de caractère entraînent parfois chez ces personnes plus de difficultés dans l’établissement de relations amoureuses ou amicales.
Pour eux, il est impératif de mener d’autres études pour mieux comprendre les causes de ces difficultés sociales, et mettre en place des interventions ciblées pour aider ces personnes à entrer dans l’âge adulte. "Le manque de relations sexuelles ou de relations amoureuses peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale et physique", avertissent-ils.