Diminution du nombre de décès par hémorragie obstétricale
On observe une baisse de moitié du taux de mortalité par hémorragie obstétricale ce qui témoigne d’une amélioration des soins qui entourent l’accouchement.
De 2010 à 2012, les chercheurs de l'Inserm ont identifiés 256 décès maternels, ce qui représente 85 femmes décédées par an en France. Cette enquête publié le 20 septembre sur Santé Publique France, permet d’identifier de façon exhaustive les causes de décès des femmes survenant avant, pendant ou à la suite d'un accouchement. "Ceci permet d’extraire toute l’information pour comprendre l’enchaînement des événements ayant conduit au décès et en tirer des leçons pour l’avenir", indiquent les auteurs de l'étude.
Considéré internationalement comme un reflet de la qualité globale du fonctionnement du système de soins d’un pays, le taux de mortalité maternelle constitue un indicateur clé de santé publique. En France il y a environ 10 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Cette valeur reste stable par rapport à la période précédente (2007-2009) et se situe dans la moyenne des pays européens. Cependant, 56% de ces décès sont considérés comme "évitables" ou "peut-être évitables" et dans 59% des cas, les soins dispensés n’ont pas été optimaux, ce qui témoigne d’une marge d’amélioration.
Baisse de la mortalité lors de l’accouchement
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Depuis 10 ans, la mortalité lors de l’accouchement (complications obstétricales, hémorragie, éclampsie ) a baissé. Les chercheurs de l’Inserm ont constaté pour la première fois, "une baisse statistiquement significative de la mortalité par hémorragie obstétricale dont la fréquence a été divisée par 2 en 10 ans". Ces résultats témoignent d’une amélioration globale de la qualité de soins obstétricaux au cours de la période étudiée.
Toutefois, la quasi-totalité des décès par hémorragie restants est jugée évitable et cette cause reste la première cause de mortalité maternelle en France (11% des décès) alors qu’ils sont devenus exceptionnels dans d’autres pays. Ainsi, "la mobilisation ne doit pas diminuer et les résultats de ce rapport permettent de dessiner de nouveaux axes de travail pour réduire encore la mortalité par hémorragie" estiment les chercheurs.
Des inégalités territoriales et sociales qui persistent
Certaines inégalités de mortalité maternelle persistent et sont préoccupantes. Il s’agit de disparités territoriales : une mort maternelle sur sept survient dans les départements d’outre-mer (DOMs), et le nombre de décès maternels rapportés aux naissances vivante dans les DOMs est quatre fois plus élevé qu’en métropole (40 versus 9 décès/ 100 000 naissances vivantes). Et de disparités sociales : la mortalité des femmes migrantes reste 2,5 fois plus élevée que celle des femmes nées en France. Cette surmortalité est particulièrement marquée pour les femmes nées en Afrique subsaharienne dont le risque est 3,5 fois supérieur à celui des femmes nées en France. L’analyse du parcours de ces femmes suggère, entre autres éléments, que la barrière linguistique serait parfois impliquée dans la chaîne d’évènements ayant conduit au décès.
Une stabilité globale qui cache d’autres phénomènes
La stabilité globale de la mortalité maternelle depuis 2007 peut s’expliquer par deux phénomènes. Tout d’abord, l’évolution des caractéristiques de la population des femmes enceintes, qui les place dans une situation de risque accru de mort maternelle (l’âge maternel ne cesse d’augmenter ainsi que la fréquence du surpoids et de l’obésité). Ensuite, par l’augmentation des causes de décès non directement liées aux complications de l’accouchement : les morts maternelles par infection (9%), notamment celles liées à la grippe chez les femmes non vaccinées ; les morts subites maternelles (9%) ou les suicides maternels (4%) .