Du sucre pour accoucher plus rapidement ?
Selon des chercheurs québécois, le sucre, sous forme d'injection intraveineuse, pourrait accélérer le travail des femmes lors de l'accouchement.
Actuellement, on dispose de très peu de moyens pour réduire le temps de travail d’accouchement. Sachant que l’administration du glucose augmente les performances musculaires des grands sportifs, les chercheurs de l’Université de Sherbrook ont décidé d’appliquer ce principe au muscle utérin.
"Le travail prolongé lors de l'accouchement est une cause importante de morbidité maternelle et fœtale", rappellent les chercheurs. Pour que le travail se passe dans les meilleurs conditions, le muscle de l’utérus doit utiliser ses fonctions de façon optimale. "La physiologie du muscle squelettal suggère que la supplémentation en glucose pourrait améliorer les performances musculaires. L'objectif de notre étude était de fournir des preuves fiables quant à savoir si la supplémentation en glucose intraveineux pendant l'induction du travail chez les femmes nullipares peut réduire la durée totale du travail actif", indiquent les chercheurs qui ont publié leur étude sur le site Society for Maternal Fetal Medecine.
Les deux cents femmes nullipares qui ont participé à cette étude nécessitaient toutes une provocation du travail avec une injection d’ocytocine. Les futures mamans ont été divisées en deux groupes. Le premier a reçu par voie intraveineuse du sérum physiologique, tandis que le second s’est vu administrer la même solution à laquelle avait été ajouté du glucose.
"Nous avons constaté que la durée médiane du travail était de 76 minutes plus courte chez les femmes recevant du glucose. Il n'y avait pas de différence dans le mode d'accouchement (césarienne, forceps, etc.) ni dans les mesures de bien-être néonatal," explique Josianne Pare, professeur à l'Université de Sherbrook et auteur de l'étude. Elle poursuit : "La supplémentation en glucose réduit donc considérablement la durée totale du travail sans augmenter le taux de complication. C'est une excellente nouvelle pour les femmes qui souffrent de travail induit."
Cette méthode semble donc très prometteuse en raison de son faible coût et de son efficacité. Gagner une heure et quart sur le temps d'accouchement, c'est un résultat qui fera le bonheur des jeunes mamans si cette méthode est appliquée dans les maternités.
Une femme nullipare n'a jamais vécu d'accouchement à la différence d'une femme primipare qui a vécu son premier accouchement.