Naissance : de plus en plus de mères âgées et de prématurés
De nombreux indicateurs de la santé des mères et des nouveau-nés se sont dégradés depuis le début de la décennie, selon une étude publiée par l'Inserm et la DRESS.
Les facteurs de risques des femmes enceintes se sont accrus depuis une dizaine d'année. Voilà le principal résultat de la la 5e enquête nationale périnatale [1] selon une étude publiée ce mercredi par l'Inserm et la DRESS et réalisée en mars 2016 auprès de 13.894 Françaises admises en maternité. La dernière enquête remontait à 2010.
Premier facteur de risque, l'âge des mères lors de la grossesse qui ne cesse d'augmenter. Ainsi, en métropole, entre 2010 et 2016, le nombre de grossesses après 35 ans est passé de 19% à 21%. Ensuite, le taux de surpoids et d’obésité des futures mères qui sont respectivement passés de 17% à 20% et de 10% à 12%. Dans les outre-mer, le taux d’obésité en 2016 était de 21%.
Par ailleurs, de nombreuses préconisations restent mal suivies par les femmes durant leur grossesse. En métropole le nombre de femmes consommant du tabac au moins une fois par jour durant leur grossesse est resté stable, à 17% (5% outre-mer). Les femmes enceintes restent aussi peu nombreuses à se faire vacciner contre la grippe. Seules 7% d'entre elles sont vaccinées en dépit de l'utilité avérée du vaccin. Le taux d’allaitement exclusif durant le séjour en maternité, qui augmentait depuis 1995, est lui passé de 60% à 52%.
Si les facteurs de risque des futures mères augmentent, ceux des nouveau-nés suivent la même évolution. Ainsi le taux de prématurité [2] reste en augmentation depuis vingt ans (de 4,5% à 6%). Outre-mer, le taux de prématurité est désormais de 10,1%. Le taux d’enfants de petit poids pour leur âge gestationnel a lui augmenté de 10,1% à 10,8%.
Des améliorations dans les services d'obstétrique
Seule bonne nouvelle de cette étude de grande ampleur : l'amélioration des soins apportés aux femmes. La part des services ayant en permanence sur place un obstétricien est passé de 54 % en 2010 à 61 % en 2016. Même progression concernant les anesthésistes (de 75 % à 81 %) ou les pédiatres (de 34 % à 40 %).
Les auteurs de l’enquête font également état d’un "meilleur suivi des recommandations de bonnes pratiques au moment de l’accouchement". "La prise en charge des femmes au moment de l’accouchement s’oriente vers une approche moins médicalisée, le recours à l’oxytocine (médicament qui permet d’accélérer les contractions et présente des risques pour la santé maternelle) est moins fréquent en cours de travail", observent-ils.
Enfin, le taux d’épisiotomie est ainsi passé de 27 % en 2010 à 20 % en 2016.
la rédaction d'Allodocteurs.fr
[1] Les précédentes ont été réalisées en 1995, 1998, 2003 et 2010.
[2] Enfants nés vivants avant la 37e semaine d’aménorrhée.