Péridurale ou pas péridurale ?
Pour toutes celles qui en ont fait leur choix, la péridurale est synonyme de soulagement. Pour d’autres, elle évoque plutôt un risque de paralysie. Comment est réalisée la péridurale ? Quels en sont les avantages et inconvénients ? Doit-on craindre des complications ?
Qu’est-ce que la péridurale ?
La péridurale est une anesthésie connue essentiellement pour son utilisation lors des accouchements. C'est un geste très pratiqué puisqu'elle est aujourd'hui utilisée pour une naissance sur deux. Dans certaines grandes maternités, le pourcentage passe même à 88 %.
Pourtant, elle fait toujours peur : les femmes enceintes comme leurs compagnons redoutent en effet d'éventuelles complications, et avant tout, la paralysie.
Au centre des vertèbres, on trouve la moelle épinière, qui se prolonge par des racines nerveuses. La moelle, comme le cerveau, est protégée par des enveloppes épaisses et solides : les méninges. Parmi elles, la dure-mère est l'enveloppe la plus extérieure. Elle limite l'espace péridural, situé le long de la moelle épinière et des racines nerveuses.
C'est à cet endroit que le médecin injecte le produit anesthésiant lors d'une péridurale.
Après une petite anesthésie locale, il introduit une aiguille puis utilise un tube souple, appelé cathéter, qu'il place dans l'espace péridural, par lequel le produit anesthésiant est diffusé. Celui-ci agit alors au niveau de l'utérus et de la région du périnée. L'anesthésie est dite "locorégionale" car elle insensibilise seulement une partie du corps.
Les produits agissent sur les nerfs qui ont un rôle de transporteur de messages : c'est grâce à eux que l'on bouge, que l'on ressent le chaud, le froid et la douleur. Il existe pour cela des capteurs sur la peau et à l'intérieur de corps.
Ces capteurs codent les messages et les font parvenir au cerveau par l'intermédiaire des nerfs. Or, les produits utilisés lors de la péridurale bloquent les informations spécifiques de la douleur, qui ne sont donc plus envoyées au cerveau.
Ainsi, les douleurs liées au travail sont soulagées, et si la péridurale est bien dosée, la maman ressent toujours les contractions et reste capable de pousser avec efficacité.
Autre intérêt, elle est toujours consciente et ses jambes sont relativement mobiles.
La péridurale en pratique
Les risques de paralysie sont absents car l'injection est faite au niveau des racines nerveuses, donc à distance de la moelle épinière.
De plus, la péridurale ne comporte aucun danger pour le bébé, car le produit reste concentré dans l'espace péridural. Il ne passe pas quasiment pas dans le sang ou en si faible quantité qu'il n'y a aucune conséquence.
En ce qui concerne les risques de césarienne ou d'utilisation des forceps, ils ont nettement diminués, grâce à une meilleure connaissance des produits et la diminution des doses utilisées.
Beaucoup de femmes aujourd'hui peuvent bénéficier d'une péridurale.
Il existe de rares impossibilités, notamment à cause d'anomalies de la coagulation du sang. Il pourrait alors se former un hématome qui comprimerait les nerfs et pourrait les abîmer.
Autre contre-indication, très rare aussi, une déformation de la colonne vertébrale, que l'anesthésiste aura vérifiée avant.
Pour ou contre la péridurale ?
La péridurale est désormais un soulagement, voire un impératif, chez les jeunes mamans.
Chez celles qui ont expérimenté l'accouchement avec et sans péridurale, les conclusions sont souvent sans appel.
Les effets secondaires ou les séquelles sont de plus en plus rares. Comme après une ponction lombaire, il est possible d'avoir mal à la tête, mais cela est en général lié au fait que la dure-mère a été perforée et que les femmes se sont levées trop rapidement après.
Une chute de la tension artérielle peut également survenir, c'est pourquoi l'on pose une perfusion avant, et l'on surveille la tension durant tout le temps de l'anesthésie, pour pouvoir corriger une baisse très rapidement. Ces signes se soignent donc et surviennent assez rarement.
Quant aux traditionnelles douleurs du bas du dos, elles sont dues à la grossesse et à l'effort d'accouchement plutôt qu'à la péridurale.
Péridurale : pour les hommes aussi !
La péridurale n’est pas exclusivement réservée aux accouchements. La technique est également utilisée en chirurgie pour soulager les douleurs thoraciques après une opération, d’un cancer du poumon par exemple.
Dès son réveil, le patient peut doser lui-même la péridurale à l’aide d’une pompe.
Les prescriptions sont réévaluées chaque jour par le médecin en fonction de la douleur et l’état du patient.
La péridurale peut être gardée jusque cinq jours après l’intervention. La douleur est ensuite traitée par des médicaments en comprimés.