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Cytomégalovirus : une grossesse sous surveillance

Le cytomégalovirus (CMV) est une infection banale qui passe souvent inaperçue mais qui peut avoir des conséquences dramatiques sur le foetus.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Marina Carrère d'Encausse et Régis Boxelé expliquent le cytomégalovirus (CMV)

CMV, derrière ces trois lettres se cache le cytomégalovirus. Un virus qui appartient à la même famille que celui des herpès cutané et génital ou encore de la varicelle. Bénin, il peut cependant avoir des conséquences dramatiques sur le foetus lorsqu'il est contracté durant la grossesse.

Quels sont les symptômes du cytomégalovirus ?

Le CMV se transmet par contact avec la salive, les larmes, l'urine ou encore les sécrétions génitales... Les signes sont peu typiques : fièvre, fatigue, maux de tête, ganglions ou encore courbatures. Pour cette raison, l'infection passe souvent inaperçue.

La plupart des femmes enceintes ont contracté le virus durant l'enfance et présentent donc des anticorps. Une réactivation du cytomégalovirus pendant la grossesse est toujours possible car le virus reste présent dans l'organisme en petite quantité. Le risque de transmission au foetus est cependant faible.

Pour celles en revanche qui n'ont jamais rencontré le virus avant d'être enceinte, la situation est différente. Toute contamination pendant la grossesse, particulièrement pendant le premier trimestre, expose le foetus à des risques importants de handicap moteur et cérébral, voire de décès.

Cytomégalovirus : quelles conséquences pour l'enfant ?

Le CMV d'Aline n'a pas été détecté pendant sa grossesse, aujourd'hui son fils est lourdement handicapé

Toute contamination pendant la grossesse expose le foetus à des risques importants de handicap moteur et cérébral, voire de décès. Le cytomégalovirus (CMV) peut en effet passer la barrière du placenta et infecter le bébé.

En France, les cas de transmission mère-enfant sont de l'ordre de 300 par an. Il s'agit de l'infection virale transmissible de la mère au foetus la plus fréquente dans les pays industrialisés.

Le dépistage du CMV se fait par simple prise de sang. Si le sérodiagnostic montre une absence d'anticorps, il est impératif de respecter des règles de prévention durant la grossesse. Notamment d'éviter le contact avec les jeunes enfants souvent porteurs du virus. Il est aussi nécessaire de bien se laver les mains après avoir changé la couche d'un nourrisson, de ne pas embrasser les enfants sur la bouche et de ne pas mélanger les verres. Si vous êtes enceinte et avez un enfant en bas âge ou travaillez avec des enfants, soyez particulièrement vigilante.

Cytomégalovirus : limiter les risques pour le foetus

Si une contamination est détectée durant la grossesse, une surveillance étroite du foetus est mise en place. Un traitement initialement utilisé pour traiter l'herpès peut alors être proposé. Il permet de réduire le risque de transmission du cytomégalovirus (CMV) de la mère à l'enfant.

Le traitement n'élimine pas le cytomégalovirus, il réduit seulement le risque de transmission de manière significative. Actuellement, un deuxième traitement plus efficace est en cours d'essai. Si malgré les traitements, des atteintes sévères sont observées, une interruption médicale de grossesse peut être envisagée.

En France, le dépistage du CMV n'est pas obligatoire en raison d'une part de l'absence de traitement et d'autre part du caractère anxiogène pour les parents eu égard au faible nombre de grossesses concernées chaque année (300 par an). Cette position officielle ne fait pas l'unanimité chez les gynécologues, certains prônent en effet un dépistage obligatoire comme c'est le cas en Belgique, en Italie et en Allemagne, au même titre que la toxoplasmose.

Une information éclairée des patients est donc nécessaire. N'hésitez pas à demander ce test à votre médecin si vous le souhaitez.

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