Sainte-Pazanne : l'incompréhension des habitants après l'arrêt des recherches
A Sainte-Pazanne et dans 7 communes de Loire-Atlantique, 20 cas de cancers pédiatriques ont été répertoriés depuis 2015 par un collectif de parents. 5 enfants sont décédés.
Dans le secteur de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), Santé publique France dénombre deux fois plus de cancers pédiatriques par rapport à la moyenne nationale. Pourtant, leurs investigations n’ont pas permis d’identifier de cause commune à ces maladies et les recherches sont arrêtées. Séverine, maman d’Elouan, décédé en 2018 d’un lymphome, a participé à leur enquête. Il s'agit d'un questionnaire sur les habitudes des parents et des enfants. « Combien de verres d’eau consomme votre enfant par jour ? » Mais la mère de famille est déçue : " Est-ce que vous êtes capable de répondre à cette question ? Ce questionnaire n’est pas du tout adapté à une situation particulière » regrette-t-elle.
L'incompréhension des habitants
Cette méthode est pourtant utilisée par Santé publique France depuis de nombreuses années. Selon eux, ce questionnaire est satisfaisant, mais la recherche scientifique tarde à leur donner de nouvelles pistes d’étude. « On comprend mal pourquoi les enfants développent un cancer. On sait que c’est complexe c’est plurifactoriel c’est multi-étapes donc cet outil est limité car les connaissances scientifiques le sont également » explique Lisa King, épidémiologiste à Santé publique France.
En plus du questionnaire, l’agence régionale de santé a réalisé des mesures à l’école de Sainte-Pazanne et au domicile des enfants. Pour l’instant, leurs résultats ne sont pas significatifs. Marie Thibaud, la fondatrice du collectif « stop aux cancers de nos enfants » dénonce l’inaction des autorités. « Les autorités reconnaissent qu’il y a plus de cancers d’enfants ici qu’ailleurs… et pourtant la conclusion c’est on arrête tout ! Ça ne va pas. Il y a aujourd’hui de la suspicion par rapport à une volonté politique de ne pas aller chercher plus loin… »
Lignes à haute tension, pesticides, hydrocarbures… de nombreuses autres éléments inquiètent les habitants. Grâce à des fonds récoltés sur internet, le collectif de parents a lancé ses propres analyses.