Covid : un forfait psy pour les enfants en détresse
Pour répondre à une détresse croissante chez les plus jeunes à cause de la crise sanitaire, le gouvernement met en place un forfait psy de 10 séances chez un psychologue pour les enfants et les adolescents de 3 à 17 ans.
Troubles alimentaires, refus d'école, dépressions… Face à une montée de la détresse due à la crise du covid chez les enfants et les adolescents, Emmanuel Macron a annoncé le 14 avril la mise en place d'un "forfait psy". Celui-ci prendra intégralement en charge dix séances de psychologue en ville pour des enfants et adolescents de 3 à 17 ans.
Forfait sur prescription
Concrètement, ce forfait sera activable tout au long de la crise sanitaire auprès de psychologues partenaires et dans le cadre d’un parcours de soin passant par tout médecin, qui prescrira ce forfait d'urgence.
"Nous avons aujourd'hui un problème de santé qui touche nos enfants et adolescents, qui se rajoute à l'épidémie", a déclaré le chef de l'État en visite dans le service de pédopsychiatrie du CHU de Reims.
Enfermement et absence de lien social
Dans les faits, quatre parents sur dix ont déclaré avoir observé des signes de détresse chez leur enfant lors du premier confinement. Principales raisons : la contrainte d'enfermement et l'absence de relations sociales liée à la fermeture des écoles.
Une détresse qui augmente la demande en pédopsychiatrie, saturant les services hospitaliers déjà en manque d’effectifs. "Il faudrait doubler, voire tripler les effectifs" des soignants, a ainsi alerté la professeure Anne-Catherine Rolland, cheffe du service de pédopsychiatrie du CHU de Reims, précisant que les demandes de consultations avaient doublé depuis septembre.
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Huit mois d’attente pour un rendez-vous
Conséquence, il faut maintenant huit mois d'attente pour obtenir un rendez-vous, Reims ne comptant que deux pédopsychiatres de ville. "On est fatigué, ce n'est jamais fini, on est très sollicité en permanence", a-t-elle raconté au chef de l'Etat.
"Ils viennent pour des dépressions, des troubles alimentaires, des refus d'école", a-t-elle encore témoigné.
31% des Français anxieux ou dépressifs
Selon les enquêtes menées par Santé publique France depuis un an, la proportion de Français rapportant des états anxieux ou dépressifs a fortement augmenté depuis le premier confinement. Elle se maintient à un niveau élevé depuis, touchant près d'un tiers (31%) de la population.
Au début du mois de mars, le gouvernement avait accordé des "chèques psy" aux étudiants. Ce dispositif prend en charge trois consultations de 45 minutes avec des psychologues conventionnés par les services de santé universitaire.