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Antidépresseurs au premier trimestre de grossesse : pas de sur-risque d'autisme

Des études épidémiologiques récentes ont suggéré que les femmes sous antidépresseurs durant leur grossesse donnaient plus fréquemment naissance à des enfants souffrant d'autisme, en particulier en cas de prise au deuxième et troisième trimestre. Ces résultats restent débattus, particulièrement en ce qui concerne les effets potentiels de ces traitements lors du premier trimestre de grossesse.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Suite à la publication de plusieurs études affirmant l’existence d’un lien entre consommation d'antidépresseurs et autisme de l’enfant, des chercheurs ont analysé des données relatives à 1,5 million de naissances, en Suède, entre 1996 et 2012. Leur analyse, qui a pris en compte tous les autres facteurs de risques connus, arrive à la conclusion que "l'utilisation par les mères d'antidépresseurs [1] au début de la grossesse n’augmente pas le risque que leurs enfants développent un autisme", ni de trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH).

Selon les auteurs, les résultats antérieurs ne prenaient pas en compte tous les facteurs de risque d’autisme (hérédité, environnement), laissant émerger cette corrélation.

"À notre connaissance, c'est l'une des études les plus solides pour montrer que l'exposition aux antidépresseurs au début de la grossesse n'est pas associée à l'autisme, au TDAH ou à la mauvaise croissance du fœtus en tenant compte des facteurs qui conduisent à l'utilisation du médicament [au début de la grossesse]", a déclaré Brian D'Onofrio, co-auteur des travaux publiés dans le Journal of the Medical Association. "Le fait d'avoir pu comparer des frères et sœurs, entre ceux et celles qui n'avaient pas été exposés à des antidépresseurs dans le ventre de leur mère, est un point particulièrement fort de [notre] étude", estime-t-il. 

"Equilibrer les risques et les avantages de l'utilisation d'antidépresseurs pendant la grossesse est une décision extrêmement difficile que chaque femme doit faire en consultation avec son médecin", a-t-il ajouté. "Cependant, cette étude suggère que l'utilisation de ces médicaments pendant la grossesse peut être plus sûre que prévu".

Une seconde étude sur le même sujet, également publiée dans le JAMA, abonde dans le même sens. Portant sur 35.000 naissances au Canada entre 2002 à 2010, elle n’identifie pas de variation statistique significative dès lors que les facteurs génétiques et environnementaux annexes sont pris en compte. "Bien qu'une relation causale ne puisse pas être exclue, la [corrélation] précédemment observée s'explique par d'autres facteurs", expliquent les chercheurs.


[1] La plupart des antidépresseurs examinés pour l'étude étaient des inhibiteurs sélectifs du recapture de la sérotonine (ISRS), une classe commune de médicaments qui comprend le Prozac® ou le Zoloft®.

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