Les députés examinent l’allongement du délai légal pour avorter
Après examen en première lecture à l’Assemblée Nationale, les députés ont voté en faveur de l'allongement du délai légal de 12 à 14 semaines pour recourir à l'avortement. Les débats concernant cette proposition de loi s’annoncent houleux.
Sa légalisation en 1975 a marqué la lutte pour le droit des femmes. Mais 45 ans après la loi Veil, le droit à l’avortement a besoin d’être renforcé. Manque de structures ou de médecins selon le territoire, refus des prises en charges tardives, désinformation... Aujourd’hui en France, des milliers de femmes se retrouvent hors du délai légal de 12 semaines pour pratiquer une IVG.
« On n’est pas égales par rapport au droit à l’avortement. Des femmes se retrouvent à 14 semaines et 5 jours, 6 jours, par faute d’accès à l’avortement. Il y a des femmes qui financièrement auront les moyens d’aller à l’étranger. Et il y a des femmes qui ne pourront pas y aller. Et il y a des femmes du coup qui vont subir une grossesse qu’elles ne souhaitent pas » explique Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial.
Un délai aligné sur d’autres pays européens
Si la loi examinée aujourd’hui finit par être votée, une femme pourra avorter jusqu’à 14 semaines de grossesse. Un délai aligné sur les autres pays européens : comme l’Espagne ou l’Autriche, qui autorisent l’IVG jusqu’à 14 semaines. En suède, une femme peut interrompre sa grossesse jusqu’à 18 semaines. Aux Pays-Bas jusqu’à 22. Et au Royaume-Uni, jusqu’à 24 semaines. En France, ces deux semaines supplémentaires font polémique.
En 2020, le droit l’avortement reste un sujet sensible. Pour faciliter l’accès à l’avortement, le texte de loi propose deux autres mesures : supprimer la clause de conscience spécifique qui permet aux médecins de ne pas pratiquer d’IVG. Et autoriser les sages-femmes à réaliser des IVG chirurgicales jusqu’à la 10ème semaine de grossesse.
Si vous avez besoin de renseignements concernant l’IVG, le numéro du planning familial : 0800 08 11 11.