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La maternité du Blanc évacuée par les forces de l’ordre

La maternité du Blanc, qui était occupée par des habitants pour protester contre sa fermeture, vient d’être évacuée par les gendarmes. L’opération s’est passée dans le calme, mais sans résignation des occupants.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Capture d'écran d'une vidéo Facebook du collectif "Cpasdemain Laveille"

Les forces de l'ordre ont procédé mardi 30 octobre au matin à l'évacuation de la maternité du Blanc (Indre), occupée depuis une dizaine de jours après une décision de fermeture prise par l'Etat, a appris l’AFP auprès d'occupants et d'élus.

"L'évacuation a débuté vers 4h30. Nous étions 70 personnes sur place, dont une dizaine d'enfants", a expliqué à l'AFP une des occupantes, Laure Courgeau. Contactée, la préfecture de l'Indre n'a pas souhaité confirmer.

"Résistance ! C’est pas fini !"

L'évacuation s'est déroulée sans violence mais "le corps mou", a ajouté Mme Courgeau. "On a même eu des évacuations sur fauteuil roulant", a précisé Wilfried Robin, adjoint au maire et lui-même occupant de la maternité. Parmi les enfants, évacués avec un de leur parents, il y a "quelques tout petits de deux/trois ans", a-t-il dit. 

Les femmes portaient la tenue des "servantes écarlates" du roman de Margaret Atwood, devenue le symbole de la privation de droits et de l’oppression des femmes.  L’évacuation a été filmée et la vidéo a été postée sur la page Facebook du collectif de défense de la maternité C'est pas demain la veille. En signe de protestation, les occupants ont longuement scandé le slogan "Résistance ! C’est pas fini ! " en quittant les lieux.

Des élus aux premières loges

La maire du Blanc, Annick Gombert (PS) a confirmé l'évacuation de la maternité devant laquelle elle se trouvait. "On s'y attendait (...) Il y a beaucoup de gendarmes qui nous empêchent de pénétrer à l'intérieur", a-t-elle expliqué à l'AFP.   

"Nous avons droit à un gros déploiement de forces de l'ordre comme réponse de l'Etat", a déploré auprès de l'AFP Wilfried Robin.

"C'est scandaleux alors que nous sommes pacifiques et non violents et que nous avons pris soin de maintenir les locaux en l'état", a poursuivi l'élu. 

"Pour le moment, on est parqués dans une salle de l'hôpital, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre", a indiqué Mme Courgeau. 

"Très mauvaises pratiques"

Début octobre, un rapport d'expertise commandé par l'Agence régionale de santé avait préconisé l'ouverture d'un centre de périnatalité, sans accouchements. Il y a deux semaines, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait estimé que cette maternité était "dangereuse", invoquant les "très mauvaises pratiques" mises au jour dans un "audit", au-delà d'un manque d'obstétriciens qui avait justifié sa fermeture provisoire. Le collectif d'habitants à l'initiative de l'occupation relayait la demande des élus locaux et des habitants de rencontrer la ministre de la Santé.

Les accouchements au Blanc, commune de 6.500 habitants, avaient été suspendus en juin et jusqu'à fin octobre en raison d'un "manque de personnel". Les femmes sont depuis dirigées vers Châteauroux, Poitiers et Châtellerault, à plus d’une heure de route.

Trois gynécologues-obstétriciens avaient cependant présenté un projet de relance des accouchements. 

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