Maternité : une enquête pour mieux connaître les jeunes mères
Tout au long de la semaine, le ministère de la Santé et l’Inserm mènent une vaste enquête dans 500 maternités pour mieux connaître l'état de santé des femmes et de leurs nouveau-nés et en savoir plus sur les pratiques médicales autour de la naissance.
Pendant une semaine, 16.000 jeunes mamans seront interrogées pendant leur séjour à la maternité. Questions autour du suivi de la grossesse, de la consommation de tabac et d'alcool, du déroulement de l'accouchement… Au total, l'entretien dure environ 20 minutes pour chaque patiente.
"Cela permet d'évaluer les indicateurs de santé et leur évolution et de voir où l'on peut s'améliorer pour prendre en charge les femmes", explique Yohann Cron, sage-femme à l'hôpital Cochin (AP-HP), en charge du recensement Epopée.
Depuis 1995, c'est la cinquième fois que les pouvoirs publics organisent ce type de recensement national. Les précédentes études ont notamment permis de révéler que très peu de femmes enceintes prenaient de l'acide folique avant d'entamer une grossesse, ce qui est pourtant recommandé pour préserver le bébé d'une anomalie du système nerveux. Elles ont également mis en lumière l'augmentation de l'incidence de l'obésité chez les jeunes mères ou encore la stabilisation du nombre de césariennes. Autant d'informations très précieuses pour les équipes médicales. "Les données de l'enquête nationale périnatale sont toujours attendues avec impatience par les professionnels de santé car elles amènent une réflexion sur les pratiques au sein de chaque maternité", estime le Pr François Goffinet, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Cochin (AP-HP).
Afin de mieux apprécier l'évolution des pratiques, la plupart des questions restent les mêmes d'une enquête sur l'autre. Mais en 2016, l'Inserm a intégré pour la première fois des questions sur le vécu des mères pendant leur accouchement. "On demande par exemple aux femmes si on a bien pris en compte leur projet de naissance et si elles sont satisfaites de la manière dont on a répondu à leurs demandes au moment de l'accouchement", explique Béatrice Blondel, chercheuse en épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique à l'Inserm.
Entre la collecte et l'analyse de ces données, il faudra attendre cinq ans pour avoir les résultats de cette enquête.