PMA : doit-on craindre une pénurie de gamètes ?
Avec le projet d’ouverture de la PMA aux couples de femmes lesbiennes et aux mères célibataires, certains médecins craignent une pénurie de dons de gamètes.
Jusqu’à présent, dans le cadre d’une PMA, toute révélation d’information sur les donneurs de gamètes était interdite. Mais le gouvernement a décidé de revenir sur ce principe, dans son texte sur la loi de bioéthique, en autorisant la levée partielle de l’anonymat.
« Tout enfant conçu par assistance médicale à la procréation peut à sa majorité, accéder à des données non identifiantes (...) et s'il le souhaite, accéder à l'identité du donneur. » De quoi effrayer ces futurs donneurs pour Nathalie Rives, présidente de la Fédération des CECOS, des centres qui gèrent les dons.
« On va observer une baisse du nombre de donneurs qui vont se présenter par rapport au nombre de donneurs actuels qui donnent sous le couvert de l’anonymat. Personne ne peut indiquer en combien de temps on arrivera à solliciter les nouvelles demandes (…) tout ceci peut tout de même conduire à une période où on aura de l’instabilité avec des allongements de délais d’attente pour les couples infertiles. »
Les associations confiantes
Mais pour les associations qui militent depuis des années pour le droit d’accès aux origines, ces chiffres devraient rester stables. « Le risque de pénurie c’est quelque chose qui revient systématiquement c’est un chiffon rouge qui est agité, une légende urbaine ! Si on va se renseigner, si on fait l’effort, quand on va voir dans les pays européens, notamment les Anglais, on sait factuellement 10 ans après l’accès aux origines, que le stock avait doublé parce qu’il y a des campagnes efficaces. La société est prête. »
Pour éviter tout risque de pénurie dans les prochains mois, le stock de gamètes collecté avant le passage de la loi va continuer à être utilisé en attendant la constitution de nouvelles réserves.