L'Inde veut interdire la GPA aux couples étrangers
Le tourisme procréatif est la cible du gouvernement indien. Le 24 août, il a approuvé un projet de loi restreignant de façon drastique les services de gestation par autrui (GPA), en l'interdisant notamment aux étrangers.
Désormais, seuls les couples indiens mariés pourront avoir recours à la GPA. Le projet de loi du gouvernement indien, qui pourrait entrer en vigueur dans une dizaine de mois, vise à interdire totalement la pratique commerciale de la GPA à long terme. Le projet de loi doit encore être voté au Parlement.
L'Inde a légalisé en 2002 le commerce des mères porteuses rémunérées. Depuis, des milliers de couples, y compris étrangers, en ont profité pour avoir des enfants. En une quinzaine d'années, l'Inde est devenue une des destinations préférée des couples stériles.
Prix bas, médecins très qualifiés, important vivier de mères porteuses potentielles : chaque année, 2.000 couples ont recours à des mères porteuses en Inde.
Une exploitation des femmes les plus pauvres ?
La GPA restera possible, pour les Indiens, mais à titre gratuit. "Les couples sans enfants, qui ne peuvent en avoir pour des raisons médicales, peuvent demander de l'aide à un parent proche, dans le cadre de la GPA altruiste", a expliqué la ministre des Affaires Etrangères, Sushma Swaraj.
Si les cliniques spécialisées fleurissent en Inde, la GPA est loin de faire l'unanimité. Ses détracteurs affirmant que ce secteur d'activité, mal régulé, n'est autre qu'une forme d'exploitation de la pauvreté de certaines femmes. Par ailleurs, de nombreux bébés, nés handicapés, sont finalement rejetés par leurs parents, affirme Mme Swaraj.
Des mères porteuses avaient manifesté contre ce projet d'interdiction, face à la perspective de la perte d'un revenu conséquent. Une grossesse est généralement rémunérée 5.000 dollars, quand la clinique facture les couples entre 20.000 et 30.000 dollars.