PMA, GPA et fin de vie : les Français favorables à une évolution de la loi
Publié ce mercredi, un sondage Ifop réalisé par La Croix met en évidence une franche évolution des Français sur les questions bioéthiques
Parmi les promesses faites par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, on retrouve notamment la légalisation de la PMA (Procréation médicalement assistée) pour toutes les femmes. Alors qu'aucune loi relative à cet enjeu n'a encore été votée, un sondage Ifop publié ce mercredi dans La Croix révèle que 60 % des Français sont favorables à l'extension du droit à la PMA pour les couples de femmes homosexuelles. Les Français sont également 64 % à se prononcer en faveur de la GPA (Gestation pour autrui) et 47 % à soutenir la légalisation de l’euthanasie.
Déchristianisation de la société et montée de l'individualisme
A l’aube des années 1990, seuls 24 % des Français se déclaraient pour l’ouverture de la PMA aux couples féminins. "Aujourd’hui, c’est presque trois fois plus" note Jérôme Fouquet, le directeur du département Opinion de l’Ifop.
Pour le spécialiste, les résultats de l’enquête, réalisée avec la participation du Forum européen de bioéthique, mettent en évidence "l’ancrage d’un basculement anthropologique dans la société française, à la faveur de la déchristianisation de la société et de la poussée de l’individualisme". En effet, selon lui, ces chiffres s’expliqueraient par une pensée individualiste prônant l’autonomie de plus en plus assumée. Chacun entendrait désormais vivre sa vie, faire ses propres choix et revendiquer ses "droits à".
Par ailleurs, les analyses des résultats ont souligné le fait que bien que "les plus âgés" soient encore "un peu plus réticents", "il n’existe aucun clivage majeur ni entre les générations, ni selon les préférences politiques." Ainsi, d'après Jérôme Fouquet, les sondages traduisent une certaine évolution des mentalités dans la société française et qu’il s’agit d’une "vague de fond".
La question complexe des modifications génétiques
Les modifications génétiques constituent à elles seules un véritable pan de la bioéthique. Interrogés, les Français se sont exprimés à 80 % en faveur de la modification génétique des embryons humains à condition que ce soit "pour guérir les maladies les plus graves avant la naissance". Inversement, ils sont quasiment tout aussi nombreux (78 %) à rejeter les modifications génétiques lorsqu’elles ont pour but "d’améliorer certaines caractéristiques des enfants à naître (obésité, couleurs des yeux…)".
Enfin, pour ce qui est des modalités des manipulations génétiques, les Français sont pratiquement unanimes : ils sont 90 % à déclarer que le don de gamètes doit demeurer gratuit et 80 % à se déclarer en faveur de son anonymat.