Tout savoir sur la fécondation in vitro
33 ans après la naissance du premier bébé éprouvette en Grande-Bretagne, le bilan de santé des enfants nés d'une Fécondation In Vitro (FIV) est encourageant. En France la première FIV a été réalisée en 1982, et depuis, sont nés environ 200.000 bébés éprouvettes, soit 5% des naissances. Un couple sur cinq consulte pour un problème d'infertilité.
Les causes d'infertilité
Amandine est le premier "bébé-éprouvette" né en France le 24 février 1982. Depuis cette prouesse médicale, plus de 200.000 bébés ont vu le jour grâce à la fécondation in vitro. Pour accompagner les couples dans cette démarche, de nombreux centres de procréation médicalement assistée proposent une prise en charge de pointe.
Outre cette approche médicalisée, l'impact émotionnel de la FIV est très fort pour les futurs parents, d'où la nécessité d'être bien suivi. Les couples qui optent pour la FIV cumulent parfois plusieurs problèmes de fertilité.
Comment fait-on les bébés ? La fécondation dite "naturelle", c'est l'histoire d'une rencontre semée d'embûches, celle d'un spermatozoïde et d'un ovocyte. Côté utérus, au début de chaque cycle, les ovaires reçoivent des hormones en provenance du cerveau. Sous leur influence, plusieurs ovocytes se développent. Et au moment de l'ovulation, le plus gros d'entre eux est libéré pour aller jusqu'à l'utérus, les autres ovocytes du groupe dégénèrent.
Côté spermatozoïde, il y a aussi de la casse. Au départ, ils sont des millions à envahir les voies génitales féminines. À la fin, un seul parviendra à féconder l'ovocyte. Et pour y parvenir, il devra braver tous les obstacles : un milieu acide, des sécrétions denses et visqueuses. Sans oublier qu'il doit posséder suffisamment d'énergie pour remonter les voies génitales. Même s'il arrive à atteindre l'ovocyte, ce n'est pas gagné pour autant. L'élu doit traverser la membrane qui entoure l'ovocyte pour le féconder.
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Il suffit que l'une de ces étapes échoue pour que la fécondation devienne impossible. Côté masculin, plusieurs scénarios peuvent expliquer l'échec : des spermatozoïdes peu nombreux ou qui ne survivent pas assez longtemps. Beaucoup peuvent présenter des anomalies au niveau du flagelle, c'est ce qui permet leur déplacement, ou au niveau de l'acrosome, ce qui permet au spermatozoïde de féconder l'ovocyte.
Côté féminin, l'ovaire peut présenter des ovocytes de mauvaise qualité ou un blocage au moment de l'ovulation, autrement dit, l'ovocyte n'est pas expulsé vers l'utérus. Le passage au niveau des trompes peut lui aussi être obstrué. Les techniques de procréation médicalement assistée permettent de contourner ces obstacles.
Une incroyable avancée
Pendant longtemps, la médecine n'a rien pu proposer, il fallait faire une croix sur son rêve... Mais une incroyable avancée scientifique a alors apporté un espoir exceptionnel aux couples stériles.
Avec la fécondation in vitro simple, on obtient, en moyenne, 25,9 grossesses pour 100 transferts d'embryons. Le résultat est légèrement plus élevé quand on utilise la FIV avec la technique de micro-injection intracytoplasmique de spermatozoïdes ; on aboutit à un pourcentage de 26,3 grossesses.
Ces résultats diminuent hélas avec le nombre de tentatives de FIV, le nombre d'embryons implantés (en général deux) mais aussi avec l'âge de la femme. Plus on vieillit, plus la qualité des ovules diminue.
Les techniques de fécondation in vitro
Dans une FIV, tout commence par la stimulation hormonale pour préparer le corps de la patiente. On utilise pour ça l'hormone que sécrète naturellement le cerveau.
Cette gonadotrophine, qu'elle soit synthétique ou naturelle, agit sur les ovaires pour stimuler la production d'ovules.
Avoir plusieurs ovules à féconder est essentiel car cela multiplie les chances d'obtenir des embryons à réimplanter... Une fois les ovocytes obtenus, on passe à l'étape suivante, la FIV, parfois complétée d'une ICSI (une technique où un spermatozoïde en bonne santé est injecté directement dans l'ovule).
La ponction des ovocytes
Le prélèvement des ovocytes pour préparer la FIV est un moment court, la ponction en elle-même dure une dizaine de minutes. Mais il faut être très précautionneux.
Dans un parcours de procréation médicalement assistée, la ponction des ovocytes est une journée cruciale. Pas besoin d'anesthésie pour la patiente, elle est simplement sédatée. Grâce à une échographie par voie vaginale, le médecin explore les ovaires. Il recherche les précieux follicules obtenus par une stimulation ovarienne préalable.
Une aiguille est ensuite insérée en douceur pour recueillir le liquide contenant les ovocytes. Le même geste est effectué sur un deuxième ovaire. Plusieurs seringues de liquide folliculaire sont prélevées chez la patiente. Traçabilité oblige, chacune d'elle est marquée au nom de la patiente et placée dans une étuve à 37°C pour bien les conserver.
À l'abri dans une valisette, les ovocytes sont directement amenés au laboratoire. Une technicienne observe le contenu de chaque seringue pour sélectionner les meilleurs ovocytes. Les ovocytes ainsi sélectionnés sont placés dans une étuve en attendant d'être mis en contact quelques heures plus tard avec les spermatozoïdes les plus performants recueillis auprès du futur papa.
Sous microscope et à l'aide d'une pipette, le technicien attrape l'un des spermatozoïdes par la queue. Avec d'infinies précautions, le spermatozoïde est ensuite introduit au coeur de l'ovocyte. Les parents savent ensuite dans les 48 heures, le nombre d'embryons aptes à être implantés.
L'implantation des embryons
La FIV est une technique toujours porteuse de grands espoirs pour les couples infertiles. C'est le cas de Marion et Ludovic, qui ont suivi un parcours de procréation médicalement assistée qui leur a permis de devenir parents.
Après le prélèvement des ovocytes, l'étape suivante consiste à implanter l'embryon dans l'utérus de la maman. Avec vitesse et précision, une technicienne récupère l'embryon pour ne pas le soumettre à des variations de lumière et de température susceptibles de le fragiliser. Il est ensuite directement amené dans une salle voisine où les parents sont prêts pour l'implantation.
Pour implanter les embryons, on utilise un cathéter, une très fine aiguille, que l'on introduit dans le vagin. Elle permet de traverser le col de l'utérus. Le médecin dépose ensuite les embryons au niveau de l'utérus. Celui-ci est prêt à recevoir l'embryon car la stimulation hormonale agit aussi sur l'endomètre, il est ainsi capable d'assurer une grossesse et le développement de l'embryon.
Un test de grossesse doit être réalisé deux semaines après le transfert embryonnaire afin de confirmer la grossesse.