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Grossesse et médicaments : pourquoi il faut parfois attendre plusieurs mois avant de tomber enceinte

Certains médicaments ont des effets graves sur l’embryon. Il faut donc attendre plusieurs mois voire plusieurs années avant d’entreprendre une grossesse, même après l’arrêt du traitement.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Médicaments et grossesse sont parfois incompatibles, en raison des risques qu’ils comportent pour l’embryon. Ils sont donc soumis à l’usage d’une contraception efficace, et ce même après l’arrêt du traitement, alerte la revue médicale indépendante Prescrire dans son numéro du mois de juin. 

Des molécules qui persistent dans l’organisme

Pourquoi une telle précaution ? Parce que les molécules responsables des malformations fœtales, des avortements spontanés ou des atteintes des cellules reproductrices (ovocytes et spermatozoïdes) peuvent persister dans l’organisme plusieurs semaines voire plusieurs mois après l’arrêt du traitement. Une contraception efficace doit donc être maintenue et le projet de grossesse doit être décalé. 

Jusqu’à trois ans de patience

Mais combien de temps faut-il attendre ? Cela dépend du médicament. Ainsi, il faudra patienter jusqu’à un an et demi après avoir pris un traitement à base d’amiodarone, comme le Cordarone, prescrit contre les troubles du rythme cardiaque

Les rétinoïdes utilisés contre l’acné, dont le plus connu est le Roaccutane, nécessitent jusqu’à trois ans de contraception après l’arrêt du traitement avant de pouvoir envisager une grossesse. 

Un mois d’attente après certains vaccins

Et les traitements de longue durée ne sont pas les seuls concernés : il est ainsi recommandé d’attendre au moins un mois pour tomber enceinte après l’administration d’un vaccin dit vivant atténué, comme le vaccin contre la rubéole, contre la fièvre jaune, contre la tuberculose ou contre la varicelle. 

Les pères aussi sont concernés !

Enfin, la mère ne doit pas être la seule à être vigilante : parfois, la prise de médicaments par le futur père doit aussi être prise en compte. C’est notamment le cas de l’acide mycophénolique, un médicament immunosuppresseur utilisé contre le rejet de greffe et commercialisé sous le nom de Myfortic. 

En effet, au cours du premier trimestre de grossesse, cette molécule expose à des avortements spontanés chez environ une femme sur deux et à des malformations congénitales graves chez environ un quart des enfants exposés. Mais en cas d’exposition paternelle, "les données sont rares et un risque d’atteinte des spermatozoïdes n’est pas exclu", note la revue Prescrire. 

Ainsi, pour limiter tout risque pour l’enfant à naître, une contraception efficace doit être assurée pendant au moins six mois chez les femmes et trois mois chez les hommes après l'arrêt du traitement et avant conception.

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