Grossesse : un patch sans fil pour un monitoring plus sûr
Pour surveiller le rythme cardiaque du bébé à naître et de la future mère, il existe désormais un patch révolutionnaire sans fil. Reportage au CHU de Lille.
Il est le compagnon de route de toutes les femmes enceintes : le monitoring. Depuis qu’elle est installée en salle de naissance, Charlotte ne le quitte pas des yeux, et tend l’oreille vers cette mélodie qui rythmera son accouchement.
"Quand j'entends le cœur de mon bébé, ça me rassure et c'est vrai qu'au moins, je sais qu'elle va bien même pendant les contractions", confie Charlotte.
Le monitoring souvent trop encombrant
Cette surveillance est nécessaire, mais encombrante. "Ça reste un outil qu'il faut toujours réajuster. Dès qu'on mobilise les patientes, il faut replacer et repositionner les capteurs de contraction", explique Emeline Ooghe, sage-femme à la maternité Jeanne de Flandre au CHU de Lille.Or perdre ce signal trop longtemps représente un risque pour la future maman et son bébé. "On peut passer à côté d'un ralentissement du rythme cardiaque fœtal, notamment lors de la pose de la péridurale, ce qu'on appelle de la bradycardie. Pendant tout un moment, on ne peut pas contrôler le rythme du bébé, donc ça peut faire retarder une prise en charge, que ce soit un accouchement par les voies naturelles ou une césarienne", explique le Pr Charles Garabédian, gynécologue obstétricien à la maternité Jeanne de Flandre au CHU de Lille.
Or perdre ce signal trop longtemps représente un risque pour la future maman et son bébé. "On peut passer à côté d'un ralentissement du rythme cardiaque fœtal, notamment lors de la pose de la péridurale, ce qu'on appelle de la bradycardie. Pendant tout un moment, on ne peut pas contrôler le rythme du bébé, donc ça peut faire retarder une prise en charge, que ce soit un accouchement par les voies naturelles ou une césarienne", explique le Pr Charles Garabédian, gynécologue obstétricien à la maternité Jeanne de Flandre au CHU de Lille.
C'est une prise en charge plus risquée aussi pour les patientes en surpoids, car la graisse absorbe les ultrasons et brouille le signal.
Un patch qui capte les signaux électriques
Mais une recherche clinique devrait changer la donne. Un dispositif médical est à l’étude depuis huit ans à la maternité Jeanne de Flandres : un patch thermocollant, à apposer sur le ventre des patientes. "L'originalité de cette électrode, c'est qu'elle permet de calculer le signal cardiaque selon différents vecteurs" explique le Julien Dejonckheere, co-directeur, centre d’investigation clinique au CHU de Lille. Quelle que soit la position du fœtus dans l'utérus, et même en cas de mouvement du fœtus, on va venir switcher d'un vecteur à l'autre pour pouvoir garantir l'acquisition continue du signal tout au long du travail obstétrical. Plutôt que de se baser sur des signaux ultrasons comme la technologie existante, on va venir capter les signaux électriques générés par le cœur du fœtus",
"Quelle que soit la position du fœtus dans l'utérus, et même en cas de mouvement du fœtus, on va venir switcher d'un vecteur à l'autre pour pouvoir garantir l'acquisition continue du signal tout au long du travail obstétrical. Plutôt que de se baser sur des signaux ultrasons comme la technologie existante, on va venir capter les signaux électriques générés par le cœur du fœtus", décrit-il.
Sécurité et confort pour les patientes
Ce bijou technologique améliore aussi le confort des femmes enceintes. "Dans les plans de notre future maternité, on ne veut que des salles qui sont dites physiologiques ou nature, cela veut dire des salles beaucoup plus grandes, avec la possibilité d'accoucher sur dans des canapés et d'avoir une mobilisation beaucoup plus importante pendant le travail. Si on veut faire autant de mobilisation, il faut quand même garder notre sécurité pour le fœtus et ce patch permettra justement d'associer les deux", confirme le Pr Charles Garabédian.
Quelques patientes, seulement, restent à inclure pour valider cette étude. Ce patch innovant devrait être commercialisé d’ici 2025.