Une aide à domicile pour les personnes déficientes mentales
Cette aide n’était jusque là accessible qu'aux personnes atteintes de handicap physique.
Une aide à domicile pour faire ses courses ou effectuer des démarches administratives. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement ce 5 octobre pour les personnes atteintes d’une déficience intellectuelle. Ce dispositif sera d’abord évalué dans trois départements pilotes.
Les critères ouvrant droit à la "prestation de compensation du handicap" (PCH) seront élargis pour que cette aide le soit également aux personnes présentant un handicap psychique, mental, cognitif ou avec un trouble du neuro-développement, ont expliqué dans un communiqué les services de la secrétaire d'Etat chargée du handicap, Sophie Cluzel. Cette aide était jusqu'à présent octroyée en cas de handicap physique.
Cette extension "sera généralisée sur l'ensemble du territoire" en février prochain, mais en attendant, elle va être "testée" dans trois départements "précurseurs": les Ardennes, la Gironde et les Vosges, a précisé Mme Cluzel.
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Une réforme très attendue
Cette réforme était réclamée de longue date par les associations représentant les personnes concernées et leurs familles : selon elles, les critères d'attribution de la PCH - qui permet depuis 2005 de financer une aide humaine pour certains gestes du quotidien - excluaient de facto les personnes porteuses d'un handicap mental.
Pour en bénéficier, il fallait jusqu'à présent que la personne soit dans l'incapacité d'effectuer seule des activités quotidiennes essentielles comme se laver, s'habiller, aller aux toilettes, manger, se déplacer dans son logement.
Or, de nombreuses personnes porteuses d'un handicap psychique ne sont pas entravées pour ces gestes quotidiens, mais pour d'autres démarches - faire ses courses, aller chez le médecin, prendre le bus... - pour lesquelles elles n'avaient droit jusqu'à présent à aucune aide.
Des critères élargis
Pour y remédier, les critères vont être élargis : l'aide humaine pourra être octroyée si la personne n'est pas autonome pour "prendre soin de sa santé", "gérer son stress face à l'imprévu", ou plus généralement si elle a besoin de soutien à son "autonomie globale".
Il s'agit de "faire cesser une discrimination dans l'accès aux droits", et de "garantir la participation à la vie sociale" des personnes concernées, a souligné Mme Cluzel.
La période de "test" dans trois départements permettra d'évaluer si les nouveaux critères proposés "sont vraiment opérationnels et touchent le bon public", a indiqué à l'AFP l'entourage de la secrétaire d'Etat.
Le cas échéant, cela pourra donner lieu à des "réglages" du dispositif avant sa généralisation à toute la France. La démarche permettra également d'évaluer le coût supplémentaire de cette réforme pour les conseils départementaux, selon la même source.