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Hydroxychloroquine : l'Ordre des médecins donne un "blâme" au Pr Raoult

Le directeur de l’IHU de Marseille, Didier Raoult, a été sanctionné pour avoir enfreint le code de déontologie médicale en promouvant l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, malgré l'absence d'effet prouvé.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Hydroxychloroquine : l'Ordre des médecins donne un "blâme" au Pr Raoult (Image d'illustration)  —  Crédits Photo : Capture Ecran Youtube - Chaîne de l'IHU Méditerranée-Infection

"Charlatanisme". Le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, a été sanctionné ce vendredi 3 décembre d’un "blâme" par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins réunie à Bordeaux. 

Depuis fin 2020, l'infectiologue marseillais de 69 ans était visé par deux plaintes déposées par l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône et le conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom). 

Non respect du code de déontologie

Il lui était ainsi reproché d'avoir fait la promotion de l'hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19, "sans données scientifiques établies", ce qui s'apparente à du "charlatanisme", avait affirmé la rapporteure de la chambre disciplinaire lors de l'audience le 5 novembre à Bordeaux.

Le chercheur était également accusé d'avoir pris des "risques inconsidérés" en soignant des patients avec ce traitement "non éprouvé par la science", avait ajouté la rapporteure.

Ces plaintes, initiées par des signalements de la société de pathologie infectieuse de langue française, accusaient le Pr Raoult d'avoir enfreint, par sa communication, l'article 56 du code de déontologie, en "manquant à son devoir de confraternité" envers d'autres médecins. 

A lire aussi : Didier Raoult et Christian Perronne visés par une plainte du Conseil de l'Ordre des Médecins

"Ce sont les médecins qui se plaignent, pas les patients"

La chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine, où l'audience avait été déplacée loin de Marseille, n'a pas publié ses motivations pour avoir prononcé cette sanction. Le blâme est la deuxième en importance après le simple avertissement, alors que sa décision pouvait aller jusqu'à l'interdiction d'exercer. 

Présent début novembre devant la chambre par "respect pour cette institution", Didier Raoult, à la retraite de son poste de professeur d'université praticien hospitalier depuis le 31 août, s'était estimé "pas concerné" par d'éventuelles "sanctions".

"Ce sont les médecins qui se plaignent de nous, pas les patients", avait-il lancé à l'avocat des plaignants, assurant avoir reçu "plus de 600.000 patients" au sein de l'IHU durant la crise sanitaire, "sans aucune plainte" de leur part.

Hydroxychloroquine : info ou intox ?  —  Magazine de la Santé

Enquêtes pour "expérimentation sauvage"

Il avait par ailleurs défendu "la réussite" de son traitement conjuguant hydroxychloroquine et azythromicine pour traiter les malades du Covid-19, malgré l'absence d'effet prouvé aujourd'hui encore. En plus de cette procédure, le professeur Raoult est visé, avec l'IHU qu'il a créée en 2011, par plusieurs autres enquêtes sur les conditions dans lesquelles l'institut a conduit ses études autour du Covid-19. 

L'IHU et son directeur sont notamment accusés, dans un article de Mediapart, d'avoir mené "une expérimentation sauvage contre la tuberculose". L'ANSM a annoncé "diligenter une inspection" au sein de l'IHU, l'AP-HM a lancé une enquête, tandis que le parquet de Marseille a demandé une "évaluation" des suites judiciaires à donner.

Le Pr Raoult ne devrait rester que quelques mois à la tête de cet institut, qui a enclenché depuis une semaine le processus de sélection d'un nouveau directeur.

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