Infirmiers et infirmières scolaires : quel est leur rôle ?

Lundi matin, première intervention pour Candy Paldauf, infirmière scolaire dans un établissement de Vanves, en région parisienne.

À elle seule, cette infirmière s’occupe de 2 400 jeunes. Cette fois, c’est un élève de 5e qui s’est tordu la cheville dans la cour de récréation.

"On ne donne pas que de l'eau et du sucre !"

Pour faire connaître son métier qui peine à recruter, Candy s’entoure de stagiaires en école d’infirmière. Son but est de casser les clichés attachés à sa profession.

"Le stéréotype très clairement est que l'infirmière donne du sucre et de l’eau, s’ennuie derrière son bureau et attend toute la journée", raconte Candy Paldauf.

Mais ensemble, en une seule matinée, elles reçoivent une quinzaine de collégiens. Une activité très dense bien loin de leurs préjugés.

Au-delà des soins, un soutien psychologique

"J’appréhendais par rapport aux différents soins, que ce soit toujours la même chose, les mêmes personnes et les mêmes élèves. En fait, c’est très varié, il y a pas mal d’interventions avec toujours des choses différentes, des problèmes différents", remarque Léna, étudiante en soins infirmiers.

Au-delà des maux physiques, cette infirmière scolaire est un soutien psychologique pour ses adolescents. Alertée par un professeur, Candy reçoit un collégien très angoissé. 

"Sur le terrain quand un élève fait une crise d’angoisse, c’est l’infirmière qu'on vient chercher, quand un élève a des propos suicidaires, c’est l’infirmière qu’on vient chercher, quand un élève dit, j’ai un problème à la maison, c’est toujours l’infirmière qu’on vient chercher...", confie Candy Paldauf.

Moins de 8000 infirmières scolaires en France

C'est un travail colossal et cela a encore empiré ces dernières années. "Le climat se détériore, depuis 2020 tous les professionnels de la santé psychologique vous diront qu'il y a une détérioration de la santé mentale des jeunes. Il y a beaucoup de troubles anxio-dépressifs, je vois les symptômes d’un mal-être récurrent", commente Candy Paldauf.

Face à ce mal-être, Candy se sent parfois démunie. Elle manque de temps et il n’y a plus de médecin scolaire dans son secteur depuis longtemps.

"C'est pesant, il y a un sentiment de solitude. Quand on est à l'hôpital, on est plusieurs professionnels de santé, on peut partager l'expérience, demander un avis de manière directe", regrette Candy.

Aujourd’hui, la France compte moins de 8 000 infirmières scolaires pour plus de 12 millions d’élèves.