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Injections illégales de botox : deux soeurs condamnées à des peines de prison

Les "soeurs botox" ont été condamnées pour avoir pratiqué des injections illégales de botox et d’acide hyaluronique sur des centaines de clients.

Mathis Thomas avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Esthétique : des injections illégales dangereuses  —  Le Mag de la Santé - France 5

Elle se faisait appeler "Dr Lougayne" et se présentait comme "cosmétologue", arborant une blouse blanche à son nom. Entre janvier 2021 et juillet 2023, la jeune femme de 25 ans, esthéticienne de formation et très présente sur les réseaux sociaux, était accusée d’avoir pratiqué, en toute illégalité, des injections de botox et d’acide hyaluronique sur plus de 600 clients. 

Elle a été condamnée ce mercredi 13 septembre 2023 à Valenciennes (Nord), à quatre ans de prison dont trois avec sursis pour "mise en danger d'autrui" ou encore "exercice illégal de la profession de médecin". Sa soeur cadette, qui a reconnu l'avoir assistée, a quant à elle été condamnée à deux ans de prison avec sursis.

Bouche paralysée et abcès au menton

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, qui avait comparé les injections à un "trafic de stupéfiant", et a demandé le maintien en détention de l’aînée, estimant qu'il n'y avait "pas assez de réflexion par rapport à la gravité des faits".

Le tribunal avait listé à l'audience les séquelles présentées par certaines des 30 parties civiles : abcès au menton nécessitant une opération d'urgence, éruption cutanée sévère, bouche partiellement paralysée, paupières tombantes, boules ou tâches sur les lèvres.

À lire aussi : Injections clandestines : quelles sont les complications possibles ?

Au moins 600 clients depuis janvier 2021

"J'avais l'impression de ressembler à un lépreux", raconte à l'audience le seul homme parmi les plaignants, un quinquagénaire qui s'est fait injecter du botox. "Je ne pouvais pas toucher mon visage tellement c'était douloureux. Aujourd'hui, j'ai toujours du mal à maintenir mes paupières ouvertes suite aux injections", poursuit-il. "Je vais devoir être opéré."

Les gendarmes, qui ont identifié et contacté eux-mêmes certaines victimes, décomptent au moins 600 clients entre janvier 2021 et juillet 2023.

120 000 euros en trois ans

Forte de ses 50 000 abonnés sur les réseaux sociaux, l’activité de la "Dr Lougayne" proposait des sessions d'injections, organisées dans des salons de coiffure, d'esthétique, voire à domicile dans les Hauts-de-France et en région parisienne.

En mars 2023, la gendarmerie de Villeneuve-d'Ascq (Nord) se penche sur les profils Snapchat et Instagram de la "Dr Lougayne", particulièrement actifs, et identifie leur propriétaire. Les gendarmes interpellent les deux sœurs le 14 mai et saisissent une centaine de seringues, ainsi que des fioles d'acide hyaluronique et de botox venues notamment de Russie ou de Corée, ainsi que 14 000 euros en liquide, des articles de luxe et deux grosses cylindrées.

Les enquêteurs estiment que leur activité a rapporté au moins 120 000 euros en moins de trois ans. À l’issue du verdict du tribunal correctionnel de Valenciennes, l'avocat de la défense, Me Julien Bensoussan, soulignant que sa cliente avait reconnu les faits et compris leur gravité, a dénoncé une décision "scandaleuse", indiquant réfléchir "sérieusement" à un appel.

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