Charlie, 7 mois, plus jeune maire des Etats-Unis et symbole anti-avortement

Le plus jeune maire des Etats-Unis a sept mois et il est sur le point de devenir le symbole de la lutte chrétienne anti-avortement. Le programme de ce nourrisson joufflu et souriant inclut le patriotisme, la “vie” et l’adoption. Il est le maire honorifique de Whitehall, une commune du Texas, depuis octobre.

“Mayor Charlie” a été adopté à la naissance auprès d’une femme qui voulait initialement mettre un terme à une grossesse non désirée. Cette femme “a fait le choix courageux de la vie”, estime Nancy Jane McMillan, la mère adoptive e l'enfant. Très croyante, elle fait partie depuis plusieurs années du Houston Pregnancy Help Center, une organisation religieuse qui accompagne les femmes enceintes dans une démarche anti-avortement.

Un titre acquis aux enchères

Au départ, ce n’était qu’une “plaisanterie”, assure Nancy Jane McMillan. Le titre honorifique de maire a été acquis aux enchères en octobre, lors de la levée de fonds annuelle des pompiers de Whitehall (Texas). Le village est rattaché à la commune voisine et n’a aucune organisation politique propre. Le bambin n’aura donc pas à remplir de réelles fonctions municipales. 

L’investiture du nouveau maire s’est déroulée le 15 décembre. Elle a pris la forme d’une grande célébration, comprenant des hot-dogs et un concert de musique country. Le petit Charlie a même prêté serment “en hochant la tête”, s’amuse Frank Pokluda, gérant de la supérette du village. "Certains de nos hommes politiques voudraient qu'on puisse avorter jusqu'au terme d'une grossesse et c'est terrible. Regardez la joie que cet enfant nous apporte (...), il y a des gens qui veulent de ces enfants !", ajoute-t-il.

“Le retour de la gentillesse en Amérique"

“Make America kind again” -Rendre l’Amérique plus gentille- est le slogan du bébé de sept mois. Il est inspiré de celui du président Donald Trump, “Make America great again” -Rendre sa grandeur à l’Amérique-. 

Le père de Charlie, Chad McMillan, est un pasteur et missionnaire baptiste de 51 ans, qui a voté Donald Trump en 2016. Il explique vouloir alléger l’ambiance tendue aux Etats-Unis par la procédure de destitution visant le président. "Nous espérons que Charlie, qui n'est ni un républicain, ni un démocrate, ni un indépendant, et qui aime les gens, permette à tout le monde de souffler un coup", témoigne le papa du jeune maire.

Le droit à l'avortement de plus en plus menacé

Le droit des femmes à avorter est légal aux Etats-Unis depuis 1973. Cependant, son autorisation continue de déchirer les Américains. Le sud et le centre du pays, très religieux, montrent une forte opposition à l'IVG. Pendant sa campagne, Donald Trump avait promis de nommer à la Cour suprême uniquement des juges opposés à l'avortement. Depuis son élection, deux magistrats conservateurs font partie de l'institution.