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L'ours Knut est mort d'une maladie que l'on croyait humaine

Le mystère autour de la mort en 2011 de l'ours polaire Knut, star internationale du zoo de Berlin, a été percé : l'animal serait mort d'une encéphalite auto-immune que l'on croyait propre à l'homme.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
L'ours est mort à l'âge de 4 ans d'une encéphalite auto-immune.

L'ours polaire Knut, vedette planétaire du zoo de Berlin, est mort d'une forme rare d'inflammation du cerveau qui, jusqu'à maintenant, n'avait été diagnostiquée que chez l'homme selon une étude publiée jeudi dans Scientific Reports de la revue Nature.

En 2006, Knut avait été le premier ours polaire à naître en captivité depuis 30 ans au zoo de Berlin. Quelques jours après sa naissance, la diffusion de photos du tout petit ourson en avait fait une star internationale, ainsi qu'une attraction très lucrative, puisque bon nombre de produits dérivés avaient été commercialisés.

Mais c'est sa mort soudaine et inexpliquée en 2011 qui a contribué à asseoir sa notoriété. L'animal, apparemment en bonne santé, s'était subitement effondré sous les yeux et les caméras des visiteurs. A l'époque, son autopsie avait été auréolée de mystère, puisqu'elle avait révélé qu'il souffrait d'une "encéphalite d'origine inconnue". Les scientifiques avaient attribué cette infection massive du cerveau à un virus, bien qu'aucun pathogène n'ait été découvert.

L'ours souffrait d'une maladie auto-immune

Des chercheurs allemands ont depuis repris en main le cas Knut. Ils ont mis en évidence des concentrations élevées d'anticorps dans les cellules nerveuses du liquide céphalo-rachidien de Knut, révélant ainsi que l'animal souffrait d'une encéphalite à anticorps anti-récepteur du NMDA, qui est d'origine auto-immune et non infectieuse.

Derrière ce nom obscur se cache une forme d'encéphalite que l'on pensait jusqu'ici réservée à l'homme. "Ces maladies auto-immunes ont été découvertes en 2007 chez les humains et ne sont pas très connues", explique ainsi Harald Prüss, du centre allemand pour les maladies neurodégénératives (DZNE).

"Le système immunitaire de l'organisme réagit de manière excessive et produit des anticorps qui endommagent les cellules nerveuses", rappelle le chercheur. Chez l'homme, la maladie débute par des nausées, des maux de tête et des troubles psychiatriques (hallucinations, confusions…), puis s'aggrave, provoquant entre autres des crises d'épilepsies et des mouvements anormaux.

Une maladie sous diagnostiquée chez l'homme

Cette étude met donc fin au mystère entourant la maladie de l'ours polaire, mais révèle également que cette maladie ne touche pas que les hommes. Pour Alex D. Greenwood de l'institut Leibniz et coauteur de l'étude, "les maladies auto-immunes du système nerveux pourraient être beaucoup plus fréquentes chez les humains et les mammifères que nous le pensons".

"Nous sous-diagnostiquons peut-être ces inflammations chez des patients souffrant de psychoses ou de troubles de la mémoire (...) les privant d'un traitement efficace", ajoute-t-il. Depuis la découverte de la maladie, plus de 1.000 cas ont été découverts. Les femmes, ainsi que les sujets les plus jeunes, seraient les plus touchés.

En 2014, une étude scientifique, menée par des chercheurs du CHU de Tours, avait conclu que si cette forme d'encéphalite auto-immune n'était pas rare, "elle peut être réversible et sans séquelles si elle est diagnostiquée et traitée précocement".

Avec AFP

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